Village in the city

Writer // Louise Van Reeth - Photography // Sébastien Van de Walle

Dans ce numéro, Pollen part à la découverte de Watermael-Boitsfort, de son patrimoine culturel et de ses commerçants. L’origine de la commune est liée à l’histoire de la chasse à courre en forêt de Soignes. On retrouve cette filiation dans ses armoiries, où le cerf symbolise l’organisation de la vénerie du temps des ducs de Brabant et la corne d’or, les terrains de chasse créés par l’empereur Charles Quint au début du XVIe siècle.

Dans cette découverte de Boitsfort, nous serons accompagnés par Mirko Popovitch, réalisateur et initiateur de multiples projets culturels d’ampleur comme la Zinneke Parade. Passionné d’histoire, sa connaissance de la commune est débordante ! Nous sommes rejoints par Jean-Claude Joncour de la Maison des Vins, réelle institution pour les amateurs. Jean-Claude est aussi actif dans l’association des commerçants de la place Keym. Notre balade commence à l’église Saint-Clément, dont les parties les plus anciennes datent du Xe siècle. 

Mirko Popovitch : « Boitsfort s’est réellement développé au 19e siècle en tant que lieu de villégiature et de résidence de la grande bourgeoisie bruxelloise. Puis, toujours sous Léopold II, dans la foulée des grands travaux d’urbanisme de la ville et de la construction du Palais de justice, des habitants des quartiers populaires furent déplacés vers la périphérie. Certains s’installèrent dans le Coin du Balai, parmi une population autochtone riche de traditions. Enfin, au sortir de la guerre 14-18, de grandes cités-jardins, telles Le Logis, Floréal et l’ensemble Ville et Forêt, furent conçues pour y accueillir les ouvriers et employés de la capitale. » 

Jean-Claude Joncour : « Boitsfort conserve son caractère de village. On y retrouve un joyeux mélange de populations et les gens entretiennent beaucoup de liens les uns avec les autres. »

Notre balade se poursuit dans Le Logis et Floréal, ces joyaux architecturaux datés des années 20. « De nombreux films ont été tournés dans les 82 hectares que constituent ces habitats homogènes. Au fil du temps, beaucoup d’artistes se sont installés à Boitsfort pour y trouver les espaces verts, le calme et des points de vue inspirants. Citons Rick Wouters, Tytgat, Paul Delvaux, Hergé, Franquin, Pierre Mertens, Alain Berenboom, Marc Moulin, Yolande Moreau et bien d’autres. Le premier clip de Jacques Brel aurait même été tourné sur une terrasse de la place Wiener. Gérard Depardieu, Benoit Poelvoorde, Pierre Clémenti, Catherine Deneuve se sont retrouvés une ou plusieurs fois dans l’écrin boitsfortois pour les besoins d’un tournage. La vie associative locale est foisonnante sous les pulsions du centre culturel La Vénerie (un des premiers reconnus officiellement dès 1971) et de son Espace Delvaux, mais il faut aussi compter sur les bibliothèques communales, sur le Wabo (centre culturel néerlandophone) et sur les académies de musique et des beaux-arts. »

À l’entrée de Boitsfort, nous admirons l’œuvre emblématique de l’artiste italien Mauro Staccioli, grande arche en acier Corten, symbole d’une porte d’entrée vers la ville à la sortie de la forêt. 

Nous voilà ensuite aux Pépinières de Boitsfort, où nous retrouvons sa propriétaire, Brigitte De Taffe, ainsi que Didier Mahaut, fondateur de la blanchisserie de la Petite Suisse, tous deux boitsfortois de souche.

Didier Mahaut : « Boitsfort, c’est l’idée du village en ville, avec tous les avantages de la ville accompagnés du côté champêtre. La verdure, les parcs (notamment Tournay-Solvay) et la forêt sont de réels atouts et font le cœur de la commune. Le centre sportif des Trois Tilleuls vaut également le détour avec son stade et ses anciens gradins, où s’entraînent occasionnellement les frères Borlée. » 

Brigitte De Taffe « Boitsfort se définit également selon moi par ses multiples activités citoyennes, son école dans un jardin et toutes les venelles où l’on peut se balader et cueillir les pommes librement. Il y a un folklore encore bien présent avec notamment la Fête des fleurs — un festival d’art dans la rue —, les cortèges dont le carnaval du Coin du Balai pour fêter la fin de l’hiver et les brocantes annuelles de chaque quartier. »

Boitsfort, c’est aussi de nombreux restaurants, des petits commerces que l’on ne trouve nulle part ailleurs, une place Keym et une place Wiener dynamiques où il fait bon flâner. Axez donc votre balade autour de ces deux places, mais n’hésitez pas non plus à vous perdre dans les cités-jardins. Vous serez charmés par la douceur de vivre, les jolies petites ruelles et les multiples commerces de proximité originaux et de qualité !

In this issue of Pollen, we explore Watermael-Boitsfort, its cultural heritage and its traders. The commune has its roots in the history of hunting parties in the Forêt de Soignes, as is reflected in its coat of arms, bearing the deer and the golden horn.

Accompanying us are Mirko Popovitch, who is behind many cultural projects here and has a vast knowledge of the commune, and Jean-Claude Joncour of the Maison des Vins, who is an active member of the traders’ association in place Keym. 

Boitsfort really developed in the 19th century as a favoured destination for the upper classes of Brussels. When large-scale urban planning work was carried out under Leopold II, the residents of working-class districts were moved here and then, after the First World War, garden cities were designed for the workers and employees of the capital.  

Boitsfort has retained its village nature, home to a colourful mix of population groups who maintain their links with one another.

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Over time, a great many artists have settled here to benefit from the green spaces, peaceful surroundings and inspiring views. The local association life is flourishing, with the La Vénerie cultural centre and its Espace Delvaux as well as the municipal libraries, the Dutch-language cultural centre Wabo, the academies of music and fine arts and the Trois Tilleuls sports centre.

Boitsfort is seen as a village in the city, with all the advantages of the latter combined with a rural aspect provided by the parks and the forest, which are the heart of the commune. 

Boitsfort also boasts a great many civic activities and folklore thrives here, with street art festivals, carnival processions and annual flea markets in every neighbourhood. 

Added to this are the many restaurants and original local stores lining pretty little streets. This is a charming commune where life is good!

watermael-boitsfort
www.watermael-boitsfort.be