Road to Tokyo

Nous avons profité de la tenue de l’événement KNOKKE HIPPIQUE, et plus particulièrement de la compétition 5 étoiles de saut d’obstacles qui rassemble les meilleurs cavaliers internationaux dans la cité balnéaire, pour rencontrer Niels Bruynseels. Le cavalier belge, âgé de 37 ans, qui appartient à l’élite mondiale du saut d’obstacles, participera à ses premiers Jeux olympiques à Tokyo, avec un cheval belge, Delux.

Entretien Boris Rodesch


Participer à une compétition de cette ampleur en Belgique, ça doit être particulier pour un cavalier belge ?

C’est toujours important de pouvoir participer à une compétition 5 étoiles de saut d’obstacles. Mais avoir la chance de participer à une compétition comme celle-ci dans son pays natal, avec une telle organisation, c’est vrai que c’est un sentiment incroyable. Tous les meilleurs cavaliers du monde veulent être présents ici.

À la veille de Knokke Hippique, vous venez d’apprendre votre sélection pour participer aux Jeux olympiques de Tokyo… 

C’est un honneur d’être choisi. Nous avons une très bonne sélection de chevaux et de cavaliers de haut niveau. J’ai toujours rêvé de pouvoir participer aux Jeux, c’est un rêve d’enfant qui se réalise. Avec Delux, j’ai aussi la chance de pouvoir compter sur un excellent cheval. Représenter son pays aux Jeux olympiques, ce sera un sentiment très spécial. Tous les cavaliers ont pour objectif de pouvoir, un jour, aller aux Jeux. Cela signifie énormément pour moi et je m’en souviendrai toute ma vie. J’ai déjà hâte d’y être !


Si vous deviez vous présenter à ceux qui ne connaissent pas votre discipline ?

J’ai, depuis le début, la chance de pouvoir courir sur des chevaux exceptionnels. Je suis, jusqu’ici, très heureux de ma carrière. J’ai déjà remporté plusieurs Grand Prix 5 étoiles en saut d’obstacles. Et désormais, c’est peut-être le moment de remporter une médaille olympique avec l’équipe belge aux prochains Jeux à Tokyo.

Vous visez donc le podium à Tokyo ?

Oui, nous avons une très bonne équipe et nous sommes très forts. Nous nous efforcerons d’obtenir le meilleur résultat possible et de donner le meilleur de nous-mêmes.

Pourriez-vous nous présenter votre cheval, Delux ?

Je l’ai rencontré il y a trois ans, c’est assez récent. Mais dès le premier saut, j’ai compris que j’avais la chance de monter un cheval avec beaucoup de potentiel. Il est très fort, il réclame un cavalier avec de la poigne, mais s’il a confiance en son cavalier, il lui donne tout. C’est un cheval belge dont les propriétaires sont suisses. C’est aussi une belle opportunité de pouvoir participer aux Jeux avec un team 100 % belge. J’en profite pour remercier ses propriétaires de m’offrir cette chance.

Que diriez-vous à ceux qui disent que pour être cavalier, il faut forcément avoir de l’argent ?

Tous les sports coûtent relativement cher, particulièrement lorsque vous désirez prendre des cours et que vous avez donc besoin du matériel. Après, si vous commencez à un petit niveau dans le club d’équitation le plus proche, que vous aimez monter à cheval, que vous avez du talent et que vous êtes doué, vous trouverez le moyen d’y arriver.


Plus jeune, aviez-vous déjà une inspiration ?

Toute ma famille a toujours aimé les chevaux. J’ai grandi entouré de chevaux. Mes grands-parents, mes parents, ils ont tous évolué dans ce domaine. Mon père, était aussi un marchand de chevaux renommé. 

(NDLR : Figure du monde des sports équestres en Belgique, Harry Bruynseels, ancien meneur et marchand de chevaux, a notamment fondé les écuries Stal Bruynseels.)

Les Jeux olympiques, ça évoque quoi pour vous ?

J’aime tous les sports, mais les Jeux c’est vraiment un événement très spécial. J’aurai la chance d’y être et de croiser les meilleurs sportifs, toutes disciplines confondues. Au-delà de mon sport et de ce que ça représente d’être choisi par son pays pour y participer, pouvoir rencontrer tous ces athlètes a toujours été une motivation supplémentaire pour espérer se qualifier aux Jeux. Je me réjouis, entre autres, de pouvoir discuter avec tous les membres du team Belgium.

L’équitation réunit plusieurs disciplines, pourquoi avoir choisi le saut d’obstacles ?

Lorsque j’ai commencé à monter, j’ai tout de suite senti que ce serait ma discipline. J’avais de très bonnes sensations. J’étais plutôt doué, ce qui m’a donné la motivation de continuer et de toujours m’améliorer.


Ce que vous aimez le plus dans le saut d’obstacles ?

Le fait de pouvoir sans cesse progresser, il y a toujours des choses à apprendre. Aussi, il y a beaucoup de compétitions, jusqu’à trois par jour dans un grand prix. Ceci nous permet de nous confronter aux meilleurs cavaliers plusieurs fois par jour. Et tant que vous êtes en forme, vous pouvez aussi espérer courir durant de nombreuses années, ce qui ne gâche rien. J’espère d’ailleurs que les Jeux de Tokyo ne seront pas mes derniers. 


Quelle est votre journée type en vue des Jeux olympiques ?

Je travaille avec des animaux, les horaires ne comptent pas. Du matin au soir, sept jours sur sept, je suis près de mon cheval toute la journée et nous nous entraînons ensemble.

Si vous deviez donner un conseil aux plus jeunes cavaliers ?

Garder toujours l’envie d’apprendre et de vous améliorer. Ne pensez pas trop vite que vous y êtes arrivé, car vous pouvez progresser tous les jours.

Pour conclure, que puis-je vous souhaiter de meilleur pour les Jeux olympiques ?

Souhaiter moi juste bonne chance, et tout ira bien.

Niels Bruynseels

www.stal-bruynseels.be