Road to Paris 2024

Writer // Boris Rodesch - Photography // Michel Verpoorten

Trop souvent blessée depuis trois ans, Cynthia Bolingo s’est classée 7e en finale du 400 mètres aux Championnats d’Europe de Munich et 3e au Mémorial Van Damme l’été dernier. La sprinteuse bruxelloise, âgée de 29 ans, déjà présente aux Jeux olympiques de Rio 2016, avait dû déclarer forfait pour les JO de Tokyo 2021. Celle qui entame sa dernière année d’études d’assistante sociale vise les prochains mondiaux d’athlétisme de Budapest 2023, avant de pouvoir prendre une revanche personnelle aux JO de Paris… Nous la retrouvons au Replica - Books & Coffee à Molenbeek.

Tu débutes l’athlétisme à 14 ans, c’est tard pour devenir une athlète de haut niveau ?

Non, ça reste relativement jeune pour les épreuves de sprint, où l’âge n’est pas si important.

Si tu devais définir les épreuves de sprint ?

Mon premier coach me répétait sans cesse une citation : « Tu nais rapide, tu deviens sprinteur ». Cela signifie qu’il faut avoir certaines qualités physiques intrinsèques, des acquis innés qui permettent de courir vite, avant de pouvoir devenir une sprinteuse techniquement aguerrie. C’est évident qu’il faut avoir des fibres rapides si l’on aspire à devenir l’une des meilleures sprinteuses sur 100 mètres. Pour le 400 mètres, la façon de travailler et les qualités requises sont différentes.

Chez les jeunes, tu figures vite parmi les meilleures du sprint en Belgique, sur 100 mètres et 200 mètres…

C’était très encourageant. J’étais convaincue que je ferais ma carrière sur ces deux distances. Aussi parce que le 100 mètres, c’est la discipline reine de l’athlétisme. J’ai ensuite rencontré ma coach, Carole Bam, en 2013, qui a su m’orienter doucement mais surement vers le 400 mètres.

Aux Jeux olympiques à Rio en 2016, tu es pourtant alignée sur l’épreuve du 200 mètres ?

C’était génial de se qualifier pour les JO, mais j’ai été davantage marquée par ma première participation aux Championnats du monde senior, à Beijing, en 2015. J’avais d’ailleurs obtenu mon billet pour Rio grâce à cette qualification pour les mondiaux. Dans les deux cas, je n’ai pas passé le premier tour, mais c’étaient des expériences incroyables. À Rio, nous avions fêté la première médaille d’or de Nafissatou Thiam avec Anne Zagré pendant une semaine. C’était un peu comme si c’était la nôtre (rires).

Suite à plusieurs blessures, tu as dû renoncer aux Championnats du monde de Doha 2019, aux JO de Tokyo 2021 et aux derniers mondiaux d’Eugène 2022. Ça a dû être tellement frustrant…

Ce sont les pires moments de ma carrière. Tant sur le plan physique que mental, j’étais au bout de ma vie, je me suis demandé à plusieurs reprises si je devais continuer à me battre ou tout simplement arrêter. Heureusement, grâce à mon entourage, je suis parvenue à remonter la pente pour bien terminer la saison 2020, avant de revenir plus forte en 2021, où j’ai battu tous mes records. Ces blessures m’ont appris à accepter que même si tu te prépares parfaitement, ça ne suffira peut-être pas pour performer au plus haut niveau, car il y a une série de facteurs externes que tu ne contrôles pas. Avant, c’était le résultat ou rien. Cette nouvelle façon de penser me permet aujourd’hui de tenir sur mes deux jambes.

La différence entre les meilleures sprinteuses et les autres implique-t-elle qu’il faut aussi accepter de jouer les seconds rôles ?

C’est le propre de l’athlétisme. Nous pouvons faire une carrière exceptionnelle sans jamais gagner un titre. Il faut l’accepter. C’est un sport individuel où tu te bats contre toi-même et contre le chronomètre. On ne peut pas mentir, c’est aussi ça que j’adore. Il faut proposer la meilleure version de soi-même, et si ça te permet de battre les autres et de gagner des titres, tant mieux ; mais le vrai objectif, c’est de continuer à s’améliorer saison après saison.

Le meilleur souvenir de ta carrière ?

Il y en a plusieurs. Ma troisième place au Mémorial Van Damme, où je bats mon propre record de Belgique en 50,19 secondes. Ma médaille d’argent aux Championnats d’Europe indoor à Glasgow en 2019. La course de ma série, sur 400 m, lors des Championnats d’Europe, à Berlin, en 2018. Et la qualification pour les JO de Tokyo, quand je suis passée pour la première fois sous les 51 secondes (50,77) et que j’ai battu le record de Belgique détenu par Kim Gevaert.

Que signifie ce « maquillage » que tu portes depuis ton retour à la compétition ?

La ligne souligne la dualité dans laquelle on vit, le fait que nous soyons tout et son contraire en même temps. Elle me rappelle que tous ces éléments de natures diverses coexistent. Elle évoque aussi cette idée de frontière et le fait que nous devons passer au-delà de nos propres barrières mentales. Les deux points, eux, représentent deux personnes face à face. Comme quand tu te regardes dans le miroir et que tu vois ton reflet… ça signifie qu’on ne se bat pas contre les autres, mais avant tout contre soi-même.

Tu ne serais jamais devenue athlète si… ?

Si je n’avais pas participé à cette compétition interscolaire. C’était un 100 mètres, j’avais couru avec le pantalon de training de mon grand frère, on aurait dit que j’allais jouer dans un clip de rap… J’ai remporté la course tranquillou. À l’arrivée, mon premier coach était venu me convaincre de m’inscrire au Racing Club Bruxelles à Watermael-Boitsfort, où tout a débuté.

Pour conclure, penses-tu déjà aux Jeux de Paris ?

Mes expériences aux Jeux ont toujours été chaotiques sur le plan sportif, je préfère ne pas me projeter. Je vais me préparer au mieux et j’ai hâte de savoir ce que l’avenir et le bon Dieu me réservent.

Road to Paris 2024.

Cynthia Bolingo, die de afgelopen drie jaar al te vaak kwetsuren opliep, werd afgelopen zomer niettemin zevende in de finale van de 400 meter bij de Europese kampioenschappen alvorens de derde plaats in de wacht te slepen bij de Van Damme Memorial. De 29-jarige Brusselse sprintster, die al deelnam aan de Olympische Spelen van Rio (2016), moest forfait geven voor de Spelen van Tokio (2021). Ze begint aan haar laatste jaar opleiding maatschappelijk werkster en mikt op de volgende wereldkampioenschappen atletiek (2023) voordat ze een persoonlijke revanche kan nemen op de Spelen in Parijs...

Je begon met atletiek toen je 14 was. Is dat laat om een topsporter te worden?

Nee, dat is nog relatief jong voor sprintwedstrijden, waar leeftijd niet zo veel uitmaakt.

Als je sprintwedstrijden zou moeten definiëren?

Mijn eerste coach zei altijd: "Word je snel geboren, dan word je een sprinter". Dit betekent dat je over bepaalde intrinsieke fysieke kwaliteiten moet beschikken, aangeboren vaardigheden die je in staat stellen hard te lopen, voordat je een technisch vaardige sprintster kunt worden. Om een van de beste 100-meter sprintsters te worden heb je snelle spiervezels nodig. Op de 400 meter zijn de werkwijze en de vereiste kwaliteiten anders.

Bij de jeugd behoor je al snel tot de beste sprinters van België, op de 100 meter en 200 meter…

Dat was zeer bemoedigend. Ik was ervan overtuigd dat ik carrière zou maken op deze twee afstanden. Ook omdat de 100 meter de hoogste discipline in de atletiek is. Maar dat was voordat ik in 2013 mijn coach Carole Bam ontmoette, die me langzaam maar zeker naar de 400 meterbaan bracht.

Op de Olympische Spelen van Rio in 2016, heb je je nochtans nog opgesteld voor de 200 meter?

Het was geweldig om me te kwalificeren voor de Olympische Spelen, maar ik was meer onder de indruk van mijn eerste deelname aan het WK atletiek voor senioren 2015 in Peking. Mijn ticket naar Rio had ik trouwens te danken aan mijn kwalificatie voor de Wereldkampioenschappen. In beide gevallen kwam ik niet verder dan de eerste ronde, maar het waren ongelooflijke ervaringen. In Rio hadden we gedurende een week lang met Anne Zagré de eerste gouden medaille van Nafissatou Thiam gevierd. Het was een beetje alsof het onze medaille was (lacht).

Door verschillende blessures moest je het WK in Doha (2019), de Olympische Spelen in Tokio (2021) en het laatste WK in Eugene (2022) afzeggen. Dat moet frustrerend zijn geweest.

Het zijn de ergste momenten van mijn carrière. Zowel lichamelijk als geestelijk was ik aan het eind van mijn Latijn en vroeg me meerdere malen af of ik moest blijven vechten of er gewoon moest mee kappen. Gelukkig kon ik dankzij de steun van mijn omgeving uit het dal klimmen en het seizoen 2020 goed afmaken om in 2021 sterker terug te komen en al mijn records te breken.  Deze blessures hebben me geleerd te accepteren dat zelfs een perfecte voorbereiding niet genoeg is om op het hoogste niveau te presteren, omdat er een aantal externe factoren zijn waar je geen invloed op hebt. Vroeger ging het om het resultaat of niets. Deze nieuwe mentaliteit stelt me vandaag in staat om op eigen benen te staan.

Betekent het verschil tussen de beste sprinters en de anderen dat je ook moet aanvaarden dat je de tweede viool speelt?

Dat is de aard van atletiek. We kunnen een buitengewone carrière hebben zonder ooit een titel te winnen. Dat moet je accepteren. Het is een individuele sport waarbij je zowel tegen jezelf als tegen de chronometer vecht. Je kunt niet liegen en dat is ook waar ik van hou. Je moet het beste van jezelf geven, en als je daardoor anderen kunt verslaan en titels kunt winnen, des te beter; maar het echte doel is om je seizoen na seizoen te blijven verbeteren.

Wat is de beste herinnering aan je carrière?

Er zijn er verschillende. Mijn derde plaats in de Memorial Van Damme, waar ik mijn eigen Belgisch record verbrak met 50,19 seconden. Mijn zilveren medaille op de Europese Indoorkampioenschappen van 2019 in Glasgow. De sprint van mijn serie over 400m op het EK 2018 in Berlijn. En de kwalificatie voor de Olympische Spelen van Tokio toen ik voor het eerst onder de 51 seconden bleef (50,77) en het Belgisch record van Kim Gevaert verbrak.

Wat is de betekenis van deze "make-up" die je draagt sinds je terugkeer naar de competitie?

De lijn benadrukt de dualiteit waarin we leven, het feit dat we tegelijkertijd alles en het tegenovergestelde zijn. Ze herinnert me eraan dat zoveel diverse natuurelementen naast elkaar bestaan. Ze roept ook het idee op van begrenzing en het feit dat we onze eigen mentale barrières moeten overwinnen. De twee stippen stellen twee mensen voor die tegenover elkaar staan. Zoals wanneer je in de spiegel kijkt en je spiegelbeeld ziet... het betekent dat je niet tegen anderen vecht, maar vooral tegen jezelf.

Je zou nooit een atleet zijn geworden als...?

Als ik niet had deelgenomen aan die interschool competitie. Het was een 100-meter sprintwedstrijd, ik liep in de trainingsbroek van mijn oudere broer, ik zag eruit alsof ik in een rap video ging spelen… Ik won de sprint op mijn dooie gemak. Aan de finish kwam mijn eerste coach me overtuigen om me in te schrijven bij Racing Club Brussel in Watermaal-Bosvoorde, waar het allemaal begon.

Tenslotte, denk je al aan de Spelen van Parijs?

Mijn ervaring op de Spelen is altijd chaotisch geweest vanuit sportief oogpunt, dus ik projecteer mezelf liever niet. Ik zal mij zo goed mogelijk voorbereiden en ben benieuwd wat de toekomst en de goede God voor mij in petto hebben.

cynthia bolingo
cynthia_bolingo
www.teambelgium.be