BEIJING 2022

Writer // Boris Rodesch - Photography // Manzoni/NordicFocus

Avec cinq athlètes qualifiés aux Jeux olympiques d’hiver— Tom Lahaye-Goffart, Florent Claude, Thierry Langer, César Beauvais et Lotte Lie chez les femmes —, le biathlon était le sport le mieux représenté parmi la délégation belge envoyée à Pékin. Pollen a rencontré Tom Lahaye-Goffart avant les JO.

Si tu devais nous présenter le biathlon ?

C’est un sport qui réunit deux disciplines antagonistes : le ski de fond et le tir à la carabine. On alterne des tours à ski et des sessions de tir. Le but du jeu, c’est d’être le plus rapide en ski et le plus rapide et précis en tir, car chaque cible manquée entraîne soit un tour de pénalité qui équivaut à une boucle à ski supplémentaire, soit une pénalité en temps qui varie selon le type d’épreuve. Il y a un aspect très primitif dans le ski de fond, où l’on te demande de pousser autant que t’es con. Et puis, il y a une immense part mentale dans l’exercice du tir. La gestion des émotions est énorme au biathlon.

Comment est-ce qu’un Belge finit sur des skis avec une carabine ?

Cela paraît bizarre, mais j’ai eu la chance que mon père lance la fédération belge de biathlon, il y a une vingtaine d’années. Depuis que je marche, je suis sur des skis de fond. J’avais onze ans lorsque ma famille et moi avons déménagé en France, dans les Alpes du Sud. J’ai alors pu toucher ce sport de façon plus professionnelle.

(NDLR : Frédéric Lahaye-Goffart, pionnier de la discipline en Belgique, fut aussi le premier Belge à disputer des coupes du monde de biathlon, en 1999.) 

Tous les membres de l’équipe nationale belge sont-ils expatriés ?

Oui. Nous sommes trois à vivre en France et un vit en Allemagne. Il y a aussi Lotte Lie qui s’entraîne dans sa Norvège natale. C’est impossible d’être un biathlète de haut niveau et de participer aux Jeux olympiques en étant résident belge. Nous sommes forcés de nous expatrier pour trouver de bonnes conditions, mais aussi un staff de qualité. Il n’y a rien à faire, le fait d’être belge nous handicape forcément. On peut faire de très bons résultats, mais pour réaliser de grandes performances, c’est compliqué. Pour vous donner une idée, si notre équipe nationale profite d’un staff 100 % français qui se compose d’un coach, d’une kiné et de deux techniciens, des équipes comme la France et la Norvège s’entraînent avec 4 coaches, 4 kinés et 6 à 8 techniciens. Cela exige un budget que nous n’avons pas en Belgique.

Des résultats comme ceux de Bart Swings en patinage de vitesse ou d’Armand Marchant en ski alpin vous donnent quand même des raisons d’y croire ?

On a longtemps souffert de la comparaison avec les sports d’été, mais dernièrement, grâce à ce genre de performances, on commence tout doucement à prouver que c’est possible pour un Belge de faire des résultats dans des sports d’hiver. Et la Belgique réalise aussi que les sports d’hiver existent. J’espère que ça va continuer, que l’argent va suivre pour que l’on puisse développer des infrastructures, amener des jeunes à aller chercher une médaille dans 10-20 ans et que ce soit normal.

Pour conclure, quel est ton avis sur le choix de la Chine comme pays organisateur ?

Au-delà du non-respect des droits de l’homme et des problèmes liés à l’environnement, il n’y a aucune culture des sports d’hiver en Chine. J’aurais préféré que les Jeux soient organisés dans un pays avec une âme hivernale. C’est frustrant de se dire que l’on prépare cet événement pendant quatre ans pour, au final, performer devant des spectateurs qui ne connaissent rien à nos disciplines. Malheureusement, c’est ça aussi le sport business.

Biatlon was de best vertegenwoordigde sport (5 atleten) onder de Belgische delegatie voor de Olympische Winterspelen. Pollen ontmoette Tom Lahaye-Goffart voor de Olympische Spelen.

Wat is biatlon precies?

Een combinatie van snel langlaufen en nauwkeurig geweer schieten waarbij elk gemist doel resulteert in een strafronde (extra skilus) of een tijdstraf. Een combinatie van fysieke inspanning en mentale beheersing.

Hoe komt een Belg op ski’s met een geweer?

Mijn vader (Frédéric Lahaye-Goffart) richtte zo’n 20 jaar geleden de Belgische biatlonfederatie op. Al sinds ik loop, sta ik op langlaufski’s. Toen mijn familie en ik (11) naar de Alpen in Zuid-Frankrijk verhuisden, kon ik deze sport op een meer professionele manier doen.

Zijn alle leden van de Belgische nationale ploeg expats?

Ja, verdeeld over Frankrijk (3), Duitsland (1) en Noorwegen (1). Het is onmogelijk om een Olympische topbiatleet te zijn als je in België woont. Het buitenland heeft goede voorwaarden en professionele teams. Om een grootse prestatie neer te zetten is een groot budget nodig dat we in België niet hebben.

Resultaten als die van Bart Swings (schaatsen) of Armand Marchant (alpineskiën) geven hoop op meer?

Wintersporten vond men in vergelijking met zomersporten niet zo interessant, maar nu wordt steeds duidelijker dat het ook voor een Belg mogelijk is om resultaten te boeken in de wintersport. Ik hoop dat deze successen blijven, zodat er meer geld komt voor infrastructuur van wintersporten waardoor jonge mensen over 10-20 jaar ook voor een medaille gaan en dat dit als normaal gezien zal worden.

Tot slot, hoe denk je over China als gastland?

Er is geen wintersportcultuur in China en het was voor ons sporters mooier geweest als we toeschouwers zouden hebben die bekend zijn met onze disciplines. Maar helaas is ook dit onderdeel van de sport.

Team Belgium

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