L’Ambassadrice - Road to Paris 2024

Writer // Boris Rodesch - Photography // Sébastien Van de Walle

Depuis les Jeux olympiques de Tokyo 2021, l’escalade est présente au programme olympique en tant que « nouveau sport ». Si le format de compétition inédit — spécialement créé pour les derniers JO — était un combiné regroupant les trois disciplines que sont le bloc, la vitesse et la difficulté, aux JO de Paris, il y aura deux épreuves : la vitesse et un combiné bloc/difficulté. Nous retrouvons Chloé Caulier à la salle « Le camp de base » à Bruxelles. La n°1 belge, âgée de 26 ans et habituée du top 10 mondial dans sa discipline de prédilection (le bloc), a décroché une très belle 4e place au bloc, mais aussi une honorable 8e position au combiné bloc/difficulté lors des Championnats d’Europe à Munich, en 2022. Des résultats prometteurs pour cette athlète — managée par The Agency Management — en vue d’une éventuelle première participation aux Jeux olympiques à Paris.


À quel âge as-tu commencé l’escalade ?

À l’âge de 8 ans, un peu par hasard, grâce à une journée portes ouvertes organisée dans la salle de Mons, située près de chez mes parents. J’ai immédiatement adoré, je voulais faire tous les murs et rester là toute la journée.

Et quand te dis-tu pour la première fois : « Un jour, je deviendrai professionnelle » ?

Vivre de l’escalade en Belgique… ce n’est pas courant. La seule qui a réellement réussi, c’est Muriel Sarkany. J’ai d’abord dû faire mes preuves chez les jeunes au niveau national et international. En parallèle, j’ai entamé des études de kinésithérapeute, avant de faire un break en septembre 2021, pour mettre toutes les chances de mon côté pour me qualifier pour Paris. Si j’avais déjà le statut de sportive de haut niveau à mi-temps octroyé par l’ADEPS depuis 4-5 ans, je profite désormais d’un contrat à plein temps. Cela change tout, puisque nous avons des compétitions presque tous les week-ends entre le mois d’avril et le mois d’octobre.

Que penses-tu du format choisi par le CIO pour les Jeux olympiques ?

En général, on pratique une seule discipline, le combiné représente donc un fameux challenge. C’est comme si on nous demandait de performer dans trois sports différents. Cela a rendu les choses encore plus difficiles à l’époque où je visais une qualification pour les JO de Tokyo, parce qu’il n’existait aucune voie de vitesse en Belgique. Pour les Jeux de Paris, je vise une qualification pour le combiné bloc/difficulté. Ce ne sera pas simple, sachant qu’il n’y a que 20 places qualificatives, dont 6 pour les Européennes. Je m’entraine à Bruxelles pour les blocs, mais pour la difficulté, je dois m’entrainer à l’étranger, car le niveau des voies n’est pas assez élevé en Belgique.

Comment le monde de l’escalade perçoit-il l’introduction de votre discipline au programme olympique ?

Les compétiteurs étaient ravis puisque pour un sportif de haut niveau, la compétition ultime, ce sont les Jeux. Les passionnés d’escalade en extérieur sont, eux, plus sceptiques, car ils redoutent que cela amène beaucoup de gens et abime les secteurs en pleine nature.

Peux-tu nous expliquer pour quelle raison la Belgique a longtemps été en avance en escalade sportive ?

Nous sommes les premiers à avoir utilisé des murs artificiels avec des prises en résine. Cela vient du fait qu’en Belgique, nous n’avons pas de montagnes ou de grandes falaises. Et puisqu’avant même que les compétitions en salle existent, l’objectif était avant tout de performer en extérieur, les Belges qui voulaient s’entrainer pour pouvoir pratiquer leur sport favori à l’étranger ont alors pensé à construire ces structures artificielles. On a d’ailleurs toujours été présents dans le top 10 mondial. Notre plus grande championne, Muriel Sarkany, a décroché un titre de championne du monde et elle a aussi remporté cinq fois le classement général de la Coupe du monde !

Pratiques-tu aussi l’escalade en plein air ?

Bien sûr, on la pratique tous. Il n’y a aucune compétition en extérieur, car elles seraient trop agressives pour l’environnement d’un point écologique, mais dès que j’ai le temps, je pars à l’étranger pour grimper en falaises.

Quels sont les meilleurs spots pour grimper en Belgique ?

Il y a le rocher de Freyr à Dinant, tandis que les deux meilleures salles, selon moi, sont à Bruxelles : Le camp de base et Arkose Canal.

Pour revenir aux JO, quels sont tes premiers souvenirs olympiques ?

J’ai toujours suivi les athlètes belges, Justine Henin, Kim Clijsters, et plus récemment, Nafissatou Thiam ou Nina Derwael. Ce sont des sportives que j’admire et qui m’inspirent.

En janvier dernier, tu as participé pour la première fois au stage olympique organisé par le Team Belgium à Belek…

Sur le plan sportif et humain, c’était l’une des plus belles expériences de ma vie. Profiter de cet hôtel quasiment réservé pour le team Belgium, où tout est pensé et conçu pour accueillir des sportifs de haut niveau, c’était exceptionnel. Toutes ces salles de sport, les pièces de récupération, les bains froids, les saunas, la présence d’un staff médical complet, nous étions vraiment aux petits soins. Il y a aussi eu la rencontre avec tous ces athlètes que l’on voit généralement à la télévision… En discutant avec eux, j’ai réalisé que l’on présentait beaucoup de similitudes.

Quelles sont les qualités requises en escalade ?

Il y a l’aspect physique, mais aussi toute la compréhension mentale et la prévisualisation des voies. L’escalade demande des qualités athlétiques, stratégiques et mentales, c’est un sport complet.

Pour conclure, si tu devais définir ton style ?

Je suis une grimpeuse physique, avec beaucoup de force, presque trop, car c’est un sport très fin où il faut pouvoir sentir les choses. L’idée étant de trouver les passages les plus économes pour ne pas se cramer sur la longueur. J’y travaille beaucoup et ça se passe de mieux en mieux. Je suis aussi une acharnée à l’entrainement.

ROAD TO PARIS 2024 : de AMBASSADRICE.

Sinds de Olympische Spelen van Tokyo 2021 staat klimmen als ‘nieuwe sport’ op het Olympisch programma. Terwijl het geheel nieuwe wedstrijdconcept (speciaal gecreëerd voor de laatste Olympische Spelen) een combinatie was van de drie disciplines boulderen, snelheid en moeilijkheid, zullen er op de Olympische Spelen van Parijs twee onderdelen zijn: snelheid en een combinatie van boulderen en moeilijkheid. We ontmoeten Chloé Caulier in klimzaal Le camp de base in Brussel.

De 26-jarige Belgische nummer één, die gewend is om met haar favoriete discipline (boulderen) in de top 10 te staan, behaalde in 2022 op de Europese kampioenschappen in München een mooie 4e plaats in het boulderen, en een eervolle 8e plaats in de combinatie boulderen/moeilijkheid. Veelbelovende resultaten voor deze atlete (gemanaged door The Agency Management) met het oog op een mogelijke eerste deelname aan de Olympische Spelen in Parijs.


Op welke leeftijd ben je met klimmen begonnen?

Op 8-jarige leeftijd en een beetje toevallig, want er was een open dag in de klimzaal van Bergen, in de buurt waar mijn ouders woonden. Ik vond het meteen geweldig, ik wilde alle muren doen en er de hele dag blijven.

En wanneer zei je voor het eerst tegen jezelf: ‘Op een dag word ik een professional’?

Geld verdienen met klimmen in België... dat is niet zo gebruikelijk. De enige die hier echt in geslaagd is, is Muriel Sarkany. Ik heb me eerst moeten bewijzen in de jeugd op nationaal en internationaal niveau. Daarnaast ben ik begonnen aan een studie voor fysiotherapeut, om vervolgens in september 2021 een pauze in te lassen om mezelf de beste kans te geven me te kwalificeren voor Parijs. Had ik eerst al 4-5 jaar de status van parttime sportvrouw op hoog niveau toegekend door het ADEPS, nu heb ik een fulltime contract. Dit verandert alles, want tussen april en oktober hebben we bijna elk weekend wedstrijden.

Wat vind je van het concept dat het IOC voor de Olympische Spelen heeft gekozen?

Normaal gesproken beoefenen wij slechts één discipline, dus de combinatie vormt een grote uitdaging. Het is alsof je gevraagd wordt om drie verschillende sporten uit te oefenen. Dat maakte het destijds nog moeilijker toen ik me wilde kwalificeren voor de Olympische Spelen in Tokio, omdat er in België geen routes voor speedklimmen waren. Voor de Spelen van Parijs mik ik op een kwalificatie voor de combinatie boulderen/moeilijkheid. Het zal niet gemakkelijk zijn, want er zijn slechts twintig kwalificatieplaatsen, waarvan zes voor de Europeanen. Voor het boulderen train ik in Brussel, maar voor de discipline moeilijkheid moet ik naar het buitenland om te trainen, omdat de routes in België niet hoog genoeg zijn.

Hoe ziet de klimwereld de introductie van jullie discipline in het Olympisch programma?

De wedstrijddeelnemers waren superenthousiast, want voor een topsporter zijn de Spelen de ultieme competitie. Liefhebbers van outdoor klimmen zijn sceptischer, omdat zij vrezen dat het veel mensen zal aantrekken met schade voor de natuurgebieden als gevolg.

Kun je uitleggen waarom België al zo lang een voorsprong heeft in het sportklimmen?

Wij waren de eersten die kunstmuren met harsmoffen gebruikten. Dat komt omdat we in België geen bergen of grote kliffen hebben. En aangezien, nog voor het bestaan van indoorwedstrijden, het doel vooral was om outdoor te presteren, hebben de Belgen deze kunstmatige structuren bedacht omdat ze wilden trainen om hun favoriete sport in het buitenland te kunnen beoefenen. We hebben altijd in de top tien van de wereld gestaan. Onze grootste kampioene, Muriel Sarkany, heeft een wereldtitel behaald en al vijf keer de algemene wereldranglijst geleid door het behalen van de wereldbeker!

Klim je ook buiten?

Jazeker, dat doen we allemaal. Er zijn geen outdoorwedstrijden, omdat die vanuit ecologisch oogpunt te belastend zouden zijn voor het milieu. Maar wanneer ik tijd heb, ga ik naar het buitenland om kliffen te beklimmen.

Wat zijn de beste klimlocaties in België?

De Rochers de Freyr in Dinant, terwijl de twee beste klimzalen zich volgens mij in Brussel bevinden: Le camp de base en Arkose Canal.

Om terug te komen op de Olympische Spelen, wat zijn je eerste Olympische herinneringen?

Ik heb Belgische atleten altijd gevolgd, Justine Henin, Kim Clijsters, en meer recent, Nafissatou Thiam of Nina Derwael. Dit zijn sporters die ik bewonder en die mij inspireren.

Afgelopen januari nam je voor het eerst deel aan de Olympische stage die Team Belgium in Belek organiseerde...

Op sportief en menselijk vlak was het een van de mooiste ervaringen van mijn leven. Het was geweldig om te kunnen genieten van dit hotel, dat bijna in zijn geheel gereserveerd was voor Team Belgium. Alles is er ontworpen en bedacht om topsporters te ontvangen. Al die sportzalen, recovery rooms, koude baden, sauna’s, de aanwezigheid van een volledige medische staf, we werden echt in de watten gelegd. Je ontmoette er ook al die atleten die je gewoonlijk op tv ziet... Door met hen te praten, besefte ik dat we veel overeenkomsten hadden.

Welke kwaliteiten zijn vereist voor het klimmen?

Er is het fysieke aspect, maar ook het hele mentale inzicht en je een voorstelling kunnen maken van de routes. Klimmen vereist atletische, strategische en mentale kwaliteiten, het is een complete sport.

Tot slot, hoe zou je jouw stijl definiëren?

Ik ben een fysieke klimmer, met veel kracht, bijna te veel, want het is een heel fijnzinnige sport waarbij je dingen moet kunnen voelen. Het idee is om de meest energiebesparende passen te vinden om niet alles op te branden over de lengte. Hier werk ik veel aan en het gaat steeds beter. Ik ben een verwoed iemand als het om trainen gaat.

Chloé Caulier
www.teambelgium.be