The love for beautiful objects

Writer // Louise Van Reeth - Photography // Sébastien Van de Walle

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Présent depuis 25 ans dans le quartier du Sablon, c’est en mars 2012 que Patrick Mestdagh investit, avec son épouse Ondine, cette nouvelle galerie conceptualisée par Charles Kaisin. Passionné par le beau, la matière et l’histoire, cet antiquaire de renom nous transporte dans un imaginaire moins connu du grand public, celui de la beauté de l’objet à l’origine usuel, issu des quatre coins du monde. 

Comment vous est venue cette passion pour l’art extra-européen ?

Patrick Mestdagh : « En un sens, j’ai un parcours d’antiquaire classique. Je suis curieux de tout. Les connaissances et les rencontres grandissant au fil du temps, je me suis intéressé à de nouveaux horizons. Je cherche l’inattendu, ce que l’on voit moins. Notre dernière exposition ‘Naissance de brillance’ présentait une soixantaine d’objets de laqueurs japonais. Il n’y a eu qu’une exposition, aux États-Unis, sur le sujet. C’est une nouveauté à Bruxelles. Je reste à l’affût de pièces africaines, océaniennes, d’Asie du Sud-Est et même européennes si elles répondent au dénominateur commun de la galerie : porter une âme, une matière, une histoire en elles. » 

S’entourer d’objets avec une matière, un passé, c’est un plaisir ?

« Je recherche la beauté dans les choses les plus usuelles. Contrairement à certains confrères qui présentent des masques, statuettes et objets figuratifs, nous cherchons des objets du quotidien qui dégagent un raffinement extrême dans la décoration et l’exécution, ce qui prouve l’importance qu’ils avaient aux yeux de ces peuplades. Les regarder au quotidien et les toucher sont un bon médicament pour l’esprit et un appel à l’imaginaire. »

Quel objet aimeriez-vous nous présenter ?

« Ce bouclier Boa ! Il résume bien le genre de pièces que j’affectionne. Le bouclier est un de mes domaines de prédilection. Il y a un vrai intérêt dans le sujet. Il renferme une grande variété au niveau formel, couleur, matériau et origine. Le bouclier est universel. Il est né en Mésopotamie au 3e millénaire avant notre ère. On l’utilise encore chez nous pour se protéger des manifestants... Il traverse le temps et se retrouve dans toutes les contrées. Ce qui est magnifique dans celui-ci, c’est la finesse du décor, il est percé et consolidé avec des fibres naturelles tressées lui permettant de ne pas casser en cas de choc, il est décoré de clous de tapissier, échangés aux Européens. Il date de la deuxième partie du 19e siècle. Il est très similaire aux boucliers Mangbetu fort recherchés. » 

Les personnes qui viennent dans votre galerie partagent ce sens de l’esthétique.

« Oui. Le Belge est collectionneur. Ce sont des curieux et amateurs de raretés. Les objets que je trouve ‘doivent’ passer entre mes mains, ils me quittent quand un acheteur partage les mêmes émotions que moi face à l’objet. Je peux tomber amoureux d’un objet sans savoir d’où il vient. Je dis souvent que les objets sont collectionneurs de collectionneurs, passant de mains en mains. Ils capturent notre empreinte. Et puis, les objets nous survivent, ce qui fait leur magie et leur force.»

Patrick Mestdagh: the love of beautiful objects.

Having been in Sablon district for 25 years, in March 2012 Patrick Mestdagh and his wife Ondine invested in this new gallery, conceptualised by Charles Kaisin. This renowned antiques dealer, passionate about beauty, substance and history, transports us to an imaginary world where everyday items from around the globe are objects of beauty. 

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He is curious about everything and goes looking for the unexpected. The couple’s most recent exhibition, ‘Birth of brilliance’, comprised around sixty Japanese lacquered items. Patrick is constantly on the lookout for pieces from Africa, Oceania, Southeast Asia or even Europe, as long as they have a soul, substance, a story to tell. 

He seeks out beauty in the most ordinary things, in everyday objects delicately crafted and decorated, proving their importance to the people who made them. 

Shields are among his favourite items. They are universal, with a wide variety of shape, colour, material and origin. First seen in Mesopotamia in the third century BC, they are still used today to provide protection against demonstrators, having crossed both time and space. 

Visitors to his gallery share his sense of aesthetics. Patrick sees Belgians as collectors. They are curious and appreciate rarities. He sells the objects he finds when a buyer reacts to them with the same emotions as he does. He often says that objects collect collectors, passing from hand to hand. And they outlive us, which is their magic and their strength.

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Patrick & Ondine Mestdagh
29 Rue des Minimes
1000 Bruxelles
www.galeriemestdagh.com