Road to Paris 2024

Writer // Boris Rodesch

Photography // Sébastien Van de Walle

Alisée Pisane a marqué les esprits en battant les records de Belgique du 800 et du 1500 mètres libres en petit bassin, qui dataient de 1988. Déjà détentrice du record de Belgique sur 1500 mètres libre en grand bassin, la nageuse hutoise âgée de vingt ans vise une première participation aux Jeux olympiques. Nous la retrouvons au bord de la somptueuse piscine de la villa Empain.

À quel âge commences-tu la natation ?

Vers 3 ans avec des cours particuliers. J’ai ensuite commencé la compétition à 8 ans au club de Wanze, où j’ai très vite été surclassée pour nager avec des adolescents de 15-16 ans.

Es-tu issue d’une famille sportive ?

Mon père faisait du taekwondo à un haut niveau. Il a décroché la 3e place aux championnats d’Europe.

Pourquoi avoir choisi le 800 et le 1500 mètres libres ?

C’est quelque chose d’inné, on ne choisit pas vraiment. Certaines nageuses ont des aptitudes pour les courtes distances et d’autres pour les longues distances. Avec mon caractère, je ne pourrais pas être une sprinteuse, il faut être très précise et sans cesse chercher la perfection. À la moindre erreur, ta course est foutue. Sur les longues distances, les courses deviennent plus stratégiques, il faut notamment avoir un regard sur les autres concurrentes pour savoir à quel moment accélérer. C’est cette gestion de course que je préfère.

En nage libre, le crawl est un choix logique ?

C’est la nage la plus rapide. Après, si une nageuse choisit de faire un 1500 mètres papillon, bravo à elle…

Quelles sont les aptitudes pour le crawl ?

Il faut être très forte sur les bras parce qu’on utilise très peu nos jambes, surtout sur des longues distances.

Combien d’heures passes-tu dans le bassin chaque semaine ?

Je nage 4 heures par jour du lundi au vendredi. 2 heures le matin et 2 heures le soir, où je peux enchainer jusqu’à 8-9 km par session. Je m’entraine aussi physiquement 1 heure par jour. Je fais des séances de musculation, de prévention, des cours de posture ou un peu de cardio, du vélo ou du jogging.

À quel âge ce programme d’entrainement s’est-il intensifié ?

Depuis l’an dernier où j’ai intégré le Centre d’excellence de la Fédération francophone de natation. J’ai aussi la chance de profiter du statut de sportive de haut niveau auprès de l’ADEPS depuis le mois de janvier. Cela me permet, entre autres, de suivre un programme adapté à l’Université de Liège.

Où tu as débuté des études de droit en septembre 2022…

Oui. Ce statut me permet de choisir un nombre de crédits chaque année en fonction de mon agenda sportif.

Si tu devais définir tes caractéristiques en tant que nageuse ?

Je suis toujours celle qui travaillera le plus aux entrainements. Peu importe le type de sessions, si je me sens bien dans l’eau, je ferai des performances incroyables. C’est mon coach qui le dit (rires). Je suis également toujours de bonne humeur. Mais ce n’est pas difficile sachant que nous sommes comme une famille au Centre, on se soutient et on s’encourage tous très fort.

En septembre dernier, tu as rejoint à Martigues l’entraineur français, Philippe Lucas, avec lequel tu as passé près de trois mois. Un mot sur cette expérience auprès de celui qui a notamment coaché Laure Manaudou ? 

Ce qui m’a le plus plu, c’était l’homogénéité du groupe, le fait de pouvoir nager à un haut niveau sans mettre des mètres à tous les autres. La difficulté étant plutôt de rivaliser avec l’ensemble des concurrents. Aussi, contrairement au Centre d’excellence du Sart Tilmant, où je suis la seule spécialiste des longues distances, à Martigues, nous étions une quinzaine de nageurs professionnels sur longues distances. J’ai progressé techniquement et mentalement en prenant conscience que je pouvais suivre et même battre des nageuses du top mondial. Concernant Philippe, j’ai été marquée par son approche et par son style légendaire aux entrainements. Il est très exigeant, mais si tu fais le job, il est très gentil.

Ça évoque quoi pour toi les JO ?

Un rêve ! Gamine, je suivais la natation aux Jeux. Pouvoir me dire que c’est un objectif concret, c’est un peu fou quand même.

En janvier, tu as participé à ton premier stage à Belek avec le Team Belgium.

C’était une belle expérience, les infrastructures sont exceptionnelles. J’ai particulièrement apprécié le discours très inspirant de Nina Derwael qui nous a expliqué comment elle avait vécu ses Jeux.

Quels sont les critères pour obtenir ta qualification pour Paris 2024 ?

Il faut réaliser un certain chrono. J’essaierai d’y arriver soit cet été lors des Championnats du monde au Japon, soit aux Championnats du monde à Doha, en février 2024, ou encore lors d’une compétition à Rotterdam, en décembre 2023. Enfin, j’aurai une dernière chance aux Championnats de Belgique, au mois d’avril 2024.

Quels sont justement les écarts entre tes records personnels et les temps de qualification ?

Mon record sur 1500 m en grand bassin est 16:22 et il faut faire 16:09 pour se qualifier. Pour le 800 m, il faut le nager en 8:26 et mon meilleur temps est 8:37. Ce sera plus facile d’aller chercher le chrono sur le 1500 m. C’est mon objectif aux Championnats du monde cet été. Je me concentrerai sur le 800 m aux Championnats du monde de Doha. Ce ne sont pas des objectifs faciles, mais en même temps, si c’était facile, tout le monde irait aux Jeux.

Le meilleur souvenir de ta carrière ?

Ma sixième place aux séries du 1500 m nage libre des Championnats d’Europe en grand bassin à Rome, en 2022, où j’ai signé mon premier record de Belgique sur 1500 mètres, et aussi ma qualification pour les mondiaux.

Ton plus mauvais souvenir ?

Il n’y en a pas. J’essaie toujours de tirer le positif d’une mauvaise expérience pour rebondir et revenir plus forte.

As-tu l’impression de passer à côté de ta jeunesse ?

Pas du tout, la natation est une passion, c’est mon choix de ne pas vouloir sortir en boite tous les vendredis.

Pour conclure, qu’est-ce que tu préfères dans la natation ?

Nager ! Et passer du temps avec des ami(e)s en faisant ce que j’aime le plus.

Alisée Pisane maakte naam door het breken van de Belgische records uit 1988 op de 800 en 1.500 meter vrije slag in klein bad. De twintigjarige zwemster uit Hoei, die al Belgisch recordhoudster is op de 1.500 meter vrije slag in groot bad, mikt op haar eerste deelname aan de Olympische Spelen. We ontmoeten haar aan de rand van het schitterende zwembad van Villa Empain.

Hoe oud was je toen je met zwemmen begon?

Ik was een jaar of drie toen ik privéles kreeg. Toen ik acht jaar was begon ik met wedstrijdzwemmen bij de club van Wanze, waar ik al snel met tieners in de leeftijd van 15-16 jaar mocht zwemmen.

Kom je uit een sportieve familie?

Mijn vader deed op een hoog niveau taekwondo. Hij heeft de derde plaats behaald bij de Europese Kampioenschappen.

Waarom heb je gekozen voor de 800 en 1.500 meter vrije slag?

Het is iets waarmee je geboren wordt, je kiest er niet echt voor. Sommige zwemmers hebben aanleg voor de korte afstand, terwijl anderen juist beter geschikt zijn voor de lange afstand. Met mijn karakter zou ik geen sprinter kunnen zijn; je moet heel precies zijn en constant streven naar perfectie. De kleinste vergissing en je wedstrijd is voorbij. Op de lange afstanden worden de races strategischer en moet je de andere deelnemers in de gaten houden om te weten wanneer je moet versnellen. Ik geef de voorkeur aan dit soort wedstrijden.

Is crawlen bij de vrije slag een logische keuze?

Het is de snelste zwemslag. Maar als een zwemster ervoor kiest om 1.500 meter vlinderslag te zwemmen, petje af ...

Wat zijn de vaardigheden die je moet hebben voor crawlen?

Omdat je je benen niet veel gebruikt, moet je heel sterk zijn in je armen, vooral op de lange afstanden.

Hoeveel uur per week breng je in het zwembad door?

Ik zwem vier uur per dag, van maandag tot en met vrijdag. Twee uur ‘s ochtends en twee uur ‘s avonds, waarin ik zo’n 8 à 9 km per sessie kan afleggen. Ik doe ook één uur fysieke training per dag. Ik doe aan krachttraining, preventiesessies, houdingslessen of een beetje cardio, fietsen of joggen.

Wanneer werd dit trainingsprogramma intensiever?

Sinds vorig jaar, toen ik me aansloot bij het Expertisecentrum van de Franstalige zwemfederatie. Ik heb ook het geluk gehad dat ik sinds januari de status van topsportster heb bij ADEPS. Hierdoor kan ik onder andere een aangepast programma volgen aan de Universiteit van Luik.

Waar je in september 2022 begonnen bent met je rechtenstudie …

Ja. Dankzij deze status kan ik elk jaar een aantal studiepunten kiezen, afhankelijk van mijn sportschema.

Hoe zou je jouw eigenschappen als zwemster definiëren?

Ik ben altijd degene die het hardst werkt tijdens de training. Als ik me goed voel in het water, zal ik ongeacht het type training een aantal ongelooflijke prestaties neerzetten. Dat zegt mijn coach althans (lacht). Ik heb ook altijd goede zin. Maar dat is ook niet vreemd als je weet dat we in het Centrum als een familie zijn en elkaar allemaal steunen en aanmoedigen.

Afgelopen september sloot je je aan bij de Franse coach Philippe Lucas in Martigues en heb je drie maanden onder hem getraind. Kun je iets zeggen over je ervaring met de man die Laure Manaudou coachte? 

Wat me het meest bevallen is, was de homogeniteit van de groep en het feit dat ik op hoog niveau kon zwemmen zonder anderen meters te laten maken. De moeilijkheid ligt in het concurreren met alle concurrenten. In tegenstelling tot het Expertisecentrum van Sart Tilmant, waar ik de enige langeafstandsspecialist ben, waren er in Martigues ongeveer vijftien professionele langeafstandszwemmers. Ik boekte technische en mentale vooruitgang en realiseerde me dat ik zwemmers van wereldklasse kon bijhouden en zelfs verslaan. Wat Philippe betreft, ik was onder de indruk van zijn aanpak en zijn legendarische trainingsstijl. Hij is erg veeleisend, maar als je doet wat je moet doen, is hij erg aardig.

Wat betekenen de Olympische Spelen voor jou?

Een droom! Als kind volgde ik het zwemmen tijdens de Spelen. Het is wel een beetje gek dat ik nu tegen mezelf kan zeggen dat dit een concreet doel is.

In januari nam je met Team Belgium deel aan je eerste trainingskamp in Belek.

Het was een geweldige ervaring en de faciliteiten zijn uitzonderlijk. Ik genoot vooral van de inspirerende toespraak van Nina Derwael, die ons vertelde hoe zij haar Spelen had ervaren.

Wat zijn de criteria voor jou om in aanmerking te komen voor Parijs 2024?

Je moet een bepaalde tijd halen. Ik probeer deze in de zomer te halen op de Wereldkampioenschappen in Japan, in februari 2024 op de Wereldkampioenschappen in Doha of in december 2023 op een wedstrijd in Rotterdam. Tot slot heb ik nog een laatste kans op de Belgische kampioenschappen in april 2024.

Wat zijn de verschillen tussen je persoonlijke records en de kwalificatietijden?

Mijn record op de 1.500 meter in groot bad is 16:22 en je moet 16:09 halen om je te kwalificeren. De 800 meter moet in 8:26 gezwommen worden en mijn beste tijd is 8:37. Het zal makkelijker zijn om de tijd op de 1.500 meter te halen. Dat is dan ook mijn doel bij de wereldkampioenschappen deze zomer. Tijdens de wereldkampioenschappen in Doha zal ik me dan concentreren op de 800 meter. Dit zijn geen gemakkelijke doelen om te halen, maar aan de andere kant, als het gemakkelijk was, zou iedereen naar de Spelen gaan.

Wat is je beste herinnering uit je carrière?

Mijn zesde plaats op de Europese kampioenschappen in Rome in 2022 voor de 1.500 meter vrije slag in groot bad. Hier vestigde ik mijn eerste Belgische record op de 1.500 meter en kwalificeerde ik me ook voor de wereldkampioenschappen.

En je slechtste?

Die heb ik niet. Ik probeer altijd het positieve uit een slechte ervaring te halen, zodat ik sterker terug kan komen.

Heb je niet het gevoel dat je je jeugd mist?

Helemaal niet, zwemmen is een passie, het is mijn eigen keuze om niet elke vrijdag op stap te gaan.

Laatste vraag: wat vind je het leukste aan het zwemmen?

Zwemmen! En tijd doorbrengen met vrienden terwijl ik doe waar ik het meest van hou.

Alisée Pisane

www.teambelgium.be

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