Marie s'infiltre dans 1h22 avec…

Writer // Boris Rodesch - Photography // Michel Verpoorten

Marie Benoliel de son vrai nom est une personnalité ambivalente, hypersensible et intense, au parcours atypique. Connue grâce à ses vidéos satiriques, comiques et politiques sur les réseaux sociaux, où elle cumule près de 2,5 millions d’abonnés, cette « prêtresse de la confiance en soi » explose aujourd’hui seule en scène avec le spectacle Culot. Son mantra : tout oser pour se libérer de ses peurs et du regard des autres.

Boris Rodesch a pris l’Eurostar avec Marie s’infiltre.

Comédienne, auteure, chanteuse, danseuse, metteuse en scène et désormais chroniqueuse sur France Inter… Quel est le lien entre tes différentes activités ?

L’envie, ni les compétences, ni l’expérience, ni la légitimité, juste l’envie.



Pour quelles raisons viens-tu à Bruxelles ?

Pour participer à l’émission de la RTBF, Culture en Prime, et préparer la date de mon spectacle à Forest national. L’idée étant de se réimprégner des Bruxellois, pour rendre hommage à leur culot dans une nouvelle pastille vidéo.



Pourrais-tu nous décrire ton enfance, à Paris ?

J’ai évolué dans un milieu intello, plutôt ambitieux et bourgeois, qui favorise le prestige des études. Mes parents sont des immigrés de première génération, ma maman est tunisienne et mon papa algérien. Notre intégration passait par le milieu social et les études. La réussite a toujours été une notion très importante. Au final, j’ai reçu une éducation où l’humour et la dérision occupaient une place prépondérante. Mes parents ont placé un cadre sérieux, mais nous profitions d’une très belle liberté.



Quels étaient tes rêves ?

J’ai toujours eu des rêves très ambitieux et mégalos. Je me voyais présidente de la République, avocate ou danseuse classique.



Et lorsque tu entreprends des études aussi pointues qu’une Hypokhâgne/Khâgne, Sciences Po et l’année de préparation à l’ENA… Est-ce ton choix ou celui de tes parents ?

C’est dirigé par ce qui me porte à l’époque, où je suis passionnée de littérature et de lettres. C’est mon choix, mais il est valorisé par ce qu’il va susciter chez les gens. Il me met dans une catégorie d’intello et j’en suis très fière. Les choses ne sont jamais radicales, mais c’est vrai que je suis confortée par l’estime que cela entraîne chez les autres et chez mes proches.



Pourtant, en 2017, en pleine « crise existentielle », tu décides de tout plaquer pour embrasser ta nouvelle passion : la scène et le théâtre. Quel a été le tournant ?

C’est lors de mon tout premier cours de théâtre, un peu par obligation parce que ma mère m’y avait contrainte, en juillet, sachant que je commençais la prépa à l’ENA à la rentrée. « On a un avoir au Cours Florent pour un stage auquel ton frère n’a jamais été. Tu y vas, point barre. » Ça a été le coup de foudre, ce cours a provoqué en moi une joie à la fois immédiate et douloureuse.



Peut-être aussi parce que tu es habituée à un quotidien très exigeant dans le cadre de tes études et que tu y vois une activité plus légère ?

Non, justement, j’y vois quelque chose de sérieux et de très exigeant. Cette exigence était celle de ma liberté. Contrairement aux études où j’avais le sentiment d’une sorte de perte d’intégrité, de ne pas arriver à me retrouver moi-même dans chaque exigence qui m’était donnée, au théâtre, il fallait que je sois plus que moi-même, ce qui a été un sentiment très nouveau.



Tu t’inscriras alors à la formation professionnelle de trois ans au Cours Florent.

Je ne ferai qu’un an et demi parce qu’entre temps, j’ai lancé mon premier spectacle : Le Show inouï. Mais ce passage au Cours Florent était une nécessité. Et pendant une année, j’ai suivi, en parallèle, les cours de prépa à l’ENA.



Tu crées ensuite Marie s’infiltre, ce personnage libre et provocateur, et tu te lances avec le réalisateur Maxime Allouche — ton associé — dans la réalisation de vidéos satiriques, desquelles vous ne sortez pas toujours indemnes. Des pastilles qui sont soit des mini-documentaires dénonçant, par exemple, les « influvoleurs » à Dubaï, soit la situation des femmes dans les banlieues. Ou encore des pastilles plus légères qui dévoilent tout ton culot, comme lorsque tu t’infiltres dans un défilé Chanel ou à la Cérémonie des Césars…

Je ne me pose pas ces questions lorsque je crée. Je n’accompagne pas non plus le spectateur dans la lecture de telle ou telle capsule. Mais force est de constater qu’en effet, nous avons plusieurs registres. C’est clair qu’une vidéo satirique sur la mode n’aura pas le même impact qu’une vidéo sur le Rassemblement National. Et si j’aimerais pouvoir dire que l’on peut toujours utiliser le ton de la satire, même pour aborder les sujets les plus tragiques, en réalité, c’est souvent plus délicat et donc plus naturel d’utiliser un ton journalistique.



Si tu devais nous présenter, Marie s’infiltre ?

Il faudrait me suivre quotidiennement pour comprendre l’étendue de ce qu’elle propose. Entre les musiques, certaines marrantes et d’autres pas du tout, les vidéos légères, qui apportent une touche d’humour à la journée des gens, et les vidéos polémiques qui parfois déplaisent… Marie s’infiltre représente toutes mes différentes facettes exacerbées. Certains me voient comme une influenceuse ou comme une fille girly, d’autres me trouvent courageuse et me remercient pour ce que je leur apporte. J’ai voulu créer un personnage qui soit un surmoi, un concentré de mon audace poussée à l’extrême, qui me servirait finalement de vitrine pour pouvoir me produire sur scène. 



Parce que la scène a toujours été ton objectif ultime ?

C’est très simple, que ce soit face à trois personnes ou à 10 000 à l’Accor Arena, la scène est la vérité de tout et je m’en fous du reste. Du moment que je trouve cette authenticité, peu importe ce sentiment de réussite ou cette histoire d’ambition, toute ma vie se résume à ça. La musique, l’écriture, le studio, ces activités m’animent très fort, mais quand je me confronte au public, il n’y a aucun doute, c’est ça la vraie raison pour laquelle je bosse tous les jours.



Te considères-tu comme une boulimique de travail ?

C’est pire que ça, je ne m’épanouis que dans le travail. Il y a une disproportion totale en moi, une envie de sans cesse repousser mes propres limites.



Et ce sans jamais avoir peur du ridicule…

Le ridicule, c’est juste oser, puisque de façon générale, lorsque tu oses, tu te mets dans une situation inconfortable qui deviendra inévitablement gênante. Tu seras alors ridicule à tes yeux, mais aussi aux yeux des autres. C’est exactement ce qu’il faut accepter, dépasser cette peur pour oser. Ensuite, tu entreras dans une nouvelle zone de confort qu’il faudra fuir en te fixant un autre challenge. C’est là que la notion de travail intervient puisqu’il faudra, une nouvelle fois, accepter de tout recommencer à zéro.



Quand as-tu réalisé que cette vie d’artiste, plus qu’une simple passion, deviendrait un métier?

Il y a d’abord eu un sabotage, un premier buzz suite auquel je ne pouvais plus revenir en arrière. Je pense à cette vidéo en pleine campagne présidentielle — qui a atteint 12 millions de vues le soir même — où j’infiltre un meeting du RN, sachant que peu de temps avant, j’étais en stage dans un cabinet ministériel… Et c’est deux mois plus tard, lors de la première représentation de Show inouï, que j’ai compris que je ne ferais plus jamais autre chose. (NDLR : en 2017, Marie s’infiltre dans un meeting du RN, monte sur scène jusqu’au pupitre de Marine Lepen et fait des doigts d’honneur à l’assemblée.)



Que retiens-tu des centaines de vidéos réalisées ?

J’ai adoré me confronter à des milieux très différents sans porter le moindre jugement, pour tenter de comprendre les gens et parfois de les aider, avant de tout éclater (rires)… Sans aucune méchanceté, mais parce que c’est à chaque fois l’objectif de ces pastilles. Au final, j’ai vécu, vu et entendu des choses assez dingues pour la petite « bourge » que je suis. J’ai, notamment, été bouleversée par la série de documentaires sur les quartiers nord de Marseille. Elle m’a permis de comprendre à quel point c’est difficile, voire inutile et bête de vouloir à tout prix se faire une idée, d’avoir un avis ou des jugements moraux et politiques sur ce que ces gens vivent, puisqu’on n’éprouvera jamais leur réalité.



Une réalité qui, pour toi, se situe désormais sur scène, où tu révèles toutes les facettes de ton univers dans ton spectacle Culot 2, qui mêle comédie musicale et master class. Et pour assumer tout de A à Z, tu avoues ne pas être perfectionniste ?

C’est vrai, mais je suis intransigeante sur la joie, l’intensité, la générosité et je dois surtout être au rendez-vous. Je ne dirai jamais : « J’ai planté cette chorégraphie donc j’ai planté mon spectacle ». Ça n’a aucune importance. Mais si j’ai le sentiment de ne pas avoir tout donné ou d’avoir baissé les bras, je ne me le pardonnerai pas. Idem pour les émotions et le lâcher-prise... Prenez ma date à Bercy, si je suis coincée du cul, ce sera un grand échec. En revanche, si tout ne se passe pas comme prévu, ce ne sera pas grave du tout.



Après plus de 100 dates, les spectacles Culot 1 & Culot 2 ont déjà attiré plus de 300 000 spectateurs. C’est une ascension fulgurante depuis tes premières scènes, en 2018. As-tu l’impression d’avoir changé ?

Énormément, mais j’ai encore beaucoup de travail. Pour progresser seule en scène, le chemin est très long. Dans tout ce que je fais, il y a encore souvent des démonstrations de force, qui me réclament trop d’énergie parce que j’en fais des caisses. Je dois évoluer, surtout au niveau de ma confiance, car pour satisfaire mon exigence absolue, qui vise à être toujours plus authentique, il me manque, malgré tout, une certaine vérité.



Quelle serait ta définition du culot ?

Le culot, c’est de savoir identifier, chaque jour, une limite qui nous empêche d’aller vers nous-mêmes, pour finalement pouvoir la dépasser.



Pour avoir ce culot, la première version de ton spectacle se construisait autour de trois actes : Oser — Désobéir — Jouir. Trois actes pour se libérer, sortir de sa zone de confort et entamer sa nouvelle vie.

Exactement, et dans Culot 2, je fais la promesse aux spectateurs qu’ils vont se prendre un coup sur la tête, qui va les réveiller et les pousser pour qu’ils puissent réaliser leurs rêves en dépassant leurs peurs, pour devenir pleinement eux-mêmes, dans les rires, la joie et les larmes. Une démonstration qui s’organise, cette fois-ci, autour des trois actes suivants : Casser la cage — Réaliser ses rêves — Devenir soi-même.



Le tout en te mettant totalement à nu, au sens propre et figuré.

Oui, pour prouver au public que je n’ai rien à lui cacher.



Le ferais-tu si tu faisais 25 kg de plus ?

Peu importe que j’aime mon corps ou non, on ne se met pas en valeur quand on est tout nu, c’est une mise en danger. Est-ce que je le ferais avec 25 kilos de plus ? Je l’espère, oui, mais ce serait moins agréable pour le public (rires).



Et pour obtenir toute son attention, on te présente comme une « prêtresse de la confiance en soi ». Une affirmation qui nécessite une bonne dose d’arrogance…

Le spectacle est complètement arrogant, je promets un truc de fou (rires). Mais je dois y croire si je veux que mon public y croie. Et pour oser le conseiller, je dois être dans une sorte de conviction totale, avoir une confiance aveugle, pas tellement en moi, mais en mon projet.



Une conviction renforcée par la disparition de ton amie Lætitia. Suivre son combat quotidien face à la maladie a été une leçon de vie. Depuis, tu as choisi d’être la porte-parole de sa force.

Je suis devenue plus entière et plus proche de qui je suis. C’est pourquoi j’ai plus de mal à incarner le personnage de Marie s’infiltre. C’est comme s’il y avait eu un passage de relais après la mort de Lætitia. Ce qui me dédouane aussi d’un côté gourou par rapport au message que je veux transmettre. Elle a changé ma vie et j’ai envie qu’elle change la vôtre. Culot 2, je ne vais pas vous mentir, c’est complètement elle. Et si je fais l’Accor Arena, ce n’est pas pour un désir de grandeur, mais pour communiquer son message à un maximum de gens.



Quel est ce message?

C’est de dire que quand tu aimes quoi que ce soit, ta force de volonté est décuplée et illimitée. S’il y a bien une chose en nous qui n’a pas de limite, c’est l’amour. Il faut donc agir par amour pour ne plus avoir peur de rien et se fixer des objectifs de dingue.



Tu avais rempli Forest National avec Culot 1 et tu y reviendras avec Culot 2, le 15 novembre prochain. Comment définirais-tu le public belge ?

C’est un peuple supérieur, il a une capacité à l’humour. Contrairement aux Français, il n’est ni complexé ni jaloux et il est ambitieux. Mais le Belge est culoté, il est déjà à un niveau de culot supérieur et l’objectif de mon spectacle, c’est justement de décoincer ça. Car dans le culot belge, il y a quelque chose de parfois un peu superficiel, un peu grande gueule… Il arrive dans la salle et il est déjà prêt pour la rigolade. Il va donc falloir le dompter le Belge, parce que sinon, le spectacle n’aura pas l’effet souhaité.



Nous arrivons à la gare du Midi. Culot 2 s’achèvera le 20 décembre 2025 à l’Accor Arena, une date qui coïncidera avec la mort de Marie s’infiltre… Quels sont tes futurs projets ?

Les chansons du spectacle Culot 2 vont sortir en novembre et j’aimerais finaliser mon premier long-métrage de fiction : Rien ne m’arrête. Je réfléchis déjà à mon prochain spectacle. Une comédie musicale où je ne serai plus seule en scène, qui me permettra aussi de m’affranchir du caractère mégalo de Marie s’infiltre pour proposer un travail avec plus d’humilité.

MARIE S'INFILTRE IN 1U22 MET…

Marie Benoliel, zoals ze echt heet, is een ambivalente, hypergevoelige en intense persoonlijkheid met een atypisch parcours. Ze is bekend vanwege haar satirische, komische en politieke video's op social media (waar ze bijna 2,5 miljoen volgers heeft!) en nu staat deze ‘priesteres van het zelfvertrouwen’ op het podium met haar solovoorstelling Culot. Haar mantra: alles durven en doen om zich te bevrijden van haar angsten en los te maken van de blik van anderen.

Boris Rodesch nam samen met Marie s’infiltre de Eurostar.


Actrice, schrijfster, zangeres, danseres, regisseur en nu ook columniste bij France Inter... Wat is het verband tussen je verschillende werkzaamheden?

De behoefte, niet de vaardigheden, niet de ervaring, niet de legitimiteit, alleen maar de behoefte.


Waarom ga je naar Brussel?

Vanwege mijn deelname aan het RTBF-programma Culture en Prime en om mijn optreden in de Vorst Nationaal voor te bereiden. Het idee is om opnieuw aansluiting te vinden bij de Brusselaars en hun lef te eren in een nieuwe video.


Kun je ons iets vertellen over je jeugd in Parijs?

Ik ben opgegroeid in een intellectuele, nogal ambitieuze en burgerlijke omgeving, waar het prestige van studeren hoog in het vaandel staat. Mijn ouders zijn immigranten van de eerste generatie, mijn moeder is Tunesisch en mijn vader Algerijns. Onze integratie verliep via het sociale milieu en het onderwijs. Succes is altijd zeer belangrijk geweest. Uiteindelijk heb ik een opleiding genoten waarin humor en spot een dominerende rol speelden. Mijn ouders stelden strenge regels, maar we genoten van een grote vrijheid.


Wat waren je dromen?

Ik heb altijd zeer ambitieuze en megalomane dromen gehad. Ik zag mezelf als president van de republiek, advocate of klassiek danseres.


Je hebt gespecialiseerde opleidingen gedaan zoals een tweejarige opleiding ter voorbereiding van literatuurklassen, of politieke studies aan Sciences Po of een voorbereidingsjaar voor de ENA... Was dat jouw keuze of die van je ouders?

Die keuze werd gedreven door wat mij destijds bezighield, namelijk mijn passie voor literatuur en taal. Het was mijn keuze, maar die keuze kreeg pas waarde door wat ze bij mensen teweegbracht. Het plaatste me in de categorie intellectuelen en daar was ik erg trots op. De dingen waren nooit radicaal, maar het is waar dat ik gesterkt werd door de waardering die dit bij anderen en bij mijn naasten teweegbracht.


Maar in 2017, midden in een ‘existentiële crisis’, besluit je alles achter je te laten en je te richten op je nieuwe passie: het podium en het theater. Wat was het keerpunt?

Dat was tijdens mijn allereerste theaterles. Die deed ik een beetje uit noodzaak omdat mijn moeder me daartoe in juli had gedwongen, wetende dat ik aan het begin van het schooljaar zou beginnen met de voorbereidende opleiding aan de ENA. «We hebben een tegoed bij Cours Florent voor een stage waar je broer nooit naartoe is geweest. Jij gaat erheen, punt uit.” Het was liefde op het eerste gezicht, deze cursus veroorzaakte in mij een onmiddellijke maar ook pijnlijke vreugde.


Misschien ook omdat je gewend was aan een veeleisend dagelijks leven in het kader van je studie en je dit als een lichtere bezigheid zag?

Nee, ik zag het juist als iets serieus en zeer veeleisends. Dit verlangen ging om mijn vrijheid. In tegenstelling tot mijn studie, waar ik het gevoel had dat ik aan integriteit verloor, dat ik mezelf niet kon vinden in elke vereiste die mij werd opgelegd, moest ik in het theater meer zijn dan mezelf, wat een heel nieuw gevoel was.


En dus schreef je je in voor de driejarige beroepsopleiding aan de Franse toneelschool Cours Florent.

Ik heb de studie maar anderhalf jaar gedaan, want inmiddels had ik mijn eerste show gelanceerd: Le Show inouï. Maar deze stap naar Cours Florent was een noodzaak. En gedurende een jaar volgde ik tegelijkertijd de voorbereidende opleiding aan de ENA.


Vervolgens creëerde je het vrije en provocerende personage Marie s’infiltre en ging je samen met regisseur en partner Maxime Allouche aan de slag met het maken van satirische video’s, waaruit jullie niet altijd ongeschonden zijn gekomen. Korte filmpjes die ofwel minidocumentaires waren waarin bijvoorbeeld de ‘influvoleurs’ in Dubai aan de kaak werden gesteld, ofwel de situatie van vrouwen in de voorsteden belichtten. Of luchtigere filmpjes die je absolute lef lieten zien, zoals toen je infiltreerde in het publiek bij een modeshow van Chanel of bij de César-uitreiking ...

Ik stel mezelf deze vragen niet wanneer ik creëer. Ik help de kijker ook niet bij het begrijpen van dit of dat filmpje. Maar we moeten wel constateren dat we inderdaad meerdere registers hebben. Het is duidelijk dat een satirische video over mode niet dezelfde impact zal hebben als een video over het Rassemblement National (het voormalige Front National). En hoewel ik graag zou willen zeggen dat je een satirische toon bij alles kunt gebruiken, zelfs om de meest tragische onderwerpen aan te kaarten, ligt het in werkelijkheid vaak gevoeliger en is het dus natuurlijker om een journalistieke toon te gebruiken.


Hoe zou je Marie s’infiltre aan ons voorstellen?

Je zou me dagelijks moeten volgen om de reikwijdte van alles waar ze voor staat te begrijpen. Liedjes die soms grappig zijn en soms helemaal niet, luchtige video’s die een vleugje humor brengen in het dagelijks leven van mensen, en controversiële video’s die soms niet in goede aarde vallen... vertegenwoordigt al mijn verschillende, uitgesproken facetten. Sommigen zien mij als een influencer of als een girly girl, anderen vinden mij moedig en bedanken mij voor wat ik hen breng. Ik wilde een personage creëren dat een superego was, een concentraat van mijn tot het uiterste gedreven lef, dat uiteindelijk als een etalage zou dienen om op het podium te kunnen optreden. 


Omdat het podium altijd je ultieme doel is geweest?

Het is heel eenvoudig: of ik nu voor drie mensen sta of voor 10.000 in de Accor Arena, het podium is de waarheid van alles en de rest kan me niets schelen. Zolang ik die authenticiteit vind, doet dat gevoel van succes of die ambitie er niet toe, dat is mijn leven in het kort samengevat. Muziek, schrijven, de studio, deze activiteiten boeien me enorm, maar als ik voor het publiek sta, weet ik het zeker: hier werk ik elke dag zo hard voor.


Beschouw je jezelf als een workaholic?

Het is nog erger dan dat, ik bloei alleen op van mijn werk. Er zit een totale wanverhouding in mij, een verlangen om voortdurend mijn eigen grenzen te verleggen.


En dat zonder ooit bang te zijn om belachelijk te zijn ...

Belachelijk zijn betekent gewoon durven, want over het algemeen breng je jezelf in een ongemakkelijke situatie wanneer je iets durft, en die situatie wordt onvermijdelijk gênant. Je bent dan niet alleen belachelijk in je eigen ogen, maar ook in de ogen van anderen. Dat is precies wat je moet accepteren: je angst overwinnen om te durven. Vervolgens kom je in een nieuwe comfortzone terecht, waaruit je moet ontsnappen door jezelf weer een nieuwe uitdaging te stellen. Hier komt het begrip ‘werk’ om de hoek kijken, want je zult opnieuw moeten accepteren dat je weer vanaf nul moet beginnen.


Wanneer besefte je dat dit kunstenaarsleven niet alleen maar een passie was, maar je beroep werd?

Eerst was er die sabotage, een eerste buzz waarna ik niet meer terug kon. Ik denk dan aan die video tijdens de presidentscampagne (die diezelfde avond al 12 miljoen keer bekeken werd) waarin ik bij een bijeenkomst van het RN infiltreerde, terwijl ik kort daarvoor nog stage liep bij een ministerie... En twee maanden later, tijdens de eerste voorstelling van Show inouï, besefte ik dat ik nooit meer iets anders zou gaan doen. (NVDR: in 2017 dringt Marie een bijeenkomst van het RN binnen, klimt op het podium naar het spreekgestoelte van Marine Le Pen en steekt haar middelvinger op naar de aanwezigen.)


Wat is je bijgebleven van de honderden video’s die je gemaakt hebt?

Ik vond het geweldig om zonder enig oordeel met zeer verschillende milieus in aanraking te komen, om mensen te begrijpen en soms te helpen, om dan vervolgens alles uit elkaar te laten barsten (lacht)... Zonder enige kwade opzet overigens maar dat is nu eenmaal steeds het doel van deze filmpjes. Uiteindelijk heb ik dingen meegemaakt, gezien en gehoord die voor mij, als ‘burgervrouwtje’, niet te geloven waren. Ik was onder andere diep getroffen door de documentaireserie over de noordelijke wijken van Marseille. Deze serie heeft me doen inzien hoe moeilijk, ja zelfs zinloos en dom het is om koste wat kost een mening te willen vormen, een standpunt in te nemen of morele en politieke oordelen te vellen over wat deze mensen meemaken, aangezien we hun realiteit nooit zullen ervaren.


Een realiteit die zich voor jou nu op het podium afspeelt, waar je alle facetten van je universum onthult in je show Culot 2, een mix van musical en masterclass. Je neemt alles van A tot Z voor je eigen rekening, maar je geeft toe dat je geen perfectionist bent?

Dat klopt, maar ik ben onvermurwbaar als het gaat om vreugde, intensiteit en vrijgevigheid, en ik moet vooral aanwezig zijn. Ik zal nooit zeggen: “Ik heb deze choreografie verprutst, dus ik heb mijn show verprutst.” Dat is van geen enkel belang. Maar als ik het gevoel heb dat ik niet alles heb gegeven of dat ik heb opgegeven, zal ik mezelf dat nooit vergeven. Hetzelfde geldt voor emoties en loslaten... Neem bijvoorbeeld mijn optreden in Bercy, als ik me dat te veel aantrek, wordt het een grote mislukking. Als echter niet alles verloopt zoals gepland, is dat helemaal niet erg.


Na meer dan 100 voorstellingen hebben Culot 1 en Culot 2 al meer dan 300.000 toeschouwers getrokken. Dat is een bliksemsnelle opmars sinds je eerste optredens in 2018. Heb je het gevoel dat je veranderd bent?

Heel erg, maar ik heb nog veel werk te doen. Als je alleen op het podium vooruitgang wilt boeken, is de weg erg lang. In alles wat ik doe, is er nog vaak machtsvertoon, die me te veel energie kost omdat ik er een punt van maak. Ik moet me ontwikkelen, vooral op het gebied van mijn zelfvertrouwen, want om aan mijn absolute eis te voldoen, namelijk om steeds authentieker te worden, ontbreekt het me ondanks alles nog aan een zekere waarheid.


Hoe zou jij lef omschrijven?

Lef is elke dag opnieuw een beperking herkennen die ons ervan weerhoudt ons volledige potentieel te bereiken, zodat we die beperking uiteindelijk kunnen overstijgen.


Om dit lef te hebben, was de eerste versie van je show opgebouwd rond drie bedrijven: Durven — Ongehoorzaam zijn — Genieten. Drie stappen om jezelf te bevrijden, uit je comfortzone te komen en een nieuw leven te beginnen.

Precies, en in Culot 2 beloof ik de toeschouwers dat ze een klap op hun hoofd zullen krijgen, die hen wakker zal schudden en hen zal aansporen om hun dromen waar te maken door hun angsten te overwinnen, om volledig zichzelf te worden, met gelach, vreugde en tranen. Een demonstratie die deze keer rond de volgende drie bedrijven wordt georganiseerd: Ontsnappen aan beperkingen — Je dromen waarmaken — Jezelf worden.


En dat terwijl je jezelf volledig blootgeeft, zowel letterlijk als figuurlijk.

Ja, om het publiek te laten zien dat ik niets te verbergen heb.


Zou je dat ook doen als je 25 kilo zwaarder was?

Het maakt niet uit of ik mijn lichaam mooi vind of niet, naakt zijn ten overstaan van iedereen in niet flatteus, je laat jezelf in een kwetsbare positie zien. En zou ik dit doen als ik 25 kilo zwaarder was? Ik hoop van wel, ja, maar dat zou het publiek minder leuk vinden (lacht).


En om de volledige aandacht van het publiek te krijgen, word je aangekondigd als een ‘priesteres van het zelfvertrouwen’. Een statement dat een flinke dosis arrogantie vereist ...

De show is ook volkomen arrogant, ik beloof je iets waanzinnigs (lacht). Maar ik moet er zelf in geloven als ik wil dat mijn publiek erin gelooft. En om de show te durven aanbevelen, moet ik er eerst zelf volledig van overtuigd zijn, een blind vertrouwen hebben, niet zozeer in mezelf, maar in mijn project.


Een overtuiging die nog sterker werd door het overlijden van je vriendin Lætitia. Het was een levensles om haar dagelijkse strijd tegen de ziekte te volgen. Sindsdien heb je ervoor gekozen om de woordvoerder van haar kracht te zijn.

Ik ben meer mezelf geworden en sta dichter bij wie ik ben. Daarom vind ik het moeilijker om in de huid van Marie s’infiltre te kruipen. Het is alsof er na de dood van Lætitia een stokje is doorgegeven. Dat ontslaat mij ook van een soort goeroe-imago met betrekking tot de boodschap die ik wil overbrengen. Zij heeft mijn leven veranderd en ik wil graag dat zij ook jouw leven verandert. Ik lieg niet als ik tegen je zeg dat zij Culot 2 is. En als ik in de Accor Arena optreed, dan is dat niet uit een verlangen naar grootsheid, maar om haar boodschap aan zoveel mogelijk mensen over te brengen.


Wat is die boodschap?

Zeggen dat wanneer je ergens van houdt, en het maakt niet uit van wat, je wilskracht dan vertienvoudigd en onbegrensd is. Als er één ding in ons is dat geen grenzen kent, dan is het wel liefde. We moeten dus uit liefde handelen om nergens meer bang voor te zijn en onszelf waanzinnige doelen stellen.


Je had een uitverkochte Vorst Nationaal met Culot 1 en nu kom je terug met Culot 2, op 15 november. Hoe zou je het Belgische publiek omschrijven?

Het is een geweldig volk dat gevoel voor humor heeft. In tegenstelling tot de Fransen hebben zij geen complex of zijn niet jaloers en zijn ze ambitieus. Maar de Belg is brutaal, hij heeft al een hoger niveau van brutaliteit bereikt en het doel van mijn show is juist om dat los te maken. Want in de Belgische brutaliteit schuilt soms iets oppervlakkigs, iets van een grote mond... Hij komt de zaal binnen en is al klaar om lol te trappen. De Belg moet dus getemd worden, want anders zal de show niet het gewenste effect hebben.


We komen aan op Brussel-Zuid. Culot 2 eindigt op 20 december 2025 in de Accor Arena, een datum die samenvalt met de dood van Marie s’infiltre... Wat zijn je toekomstplannen?

De liedjes uit Culot 2 komen in november uit en ik wil graag mijn eerste speelfilm afmaken: Rien ne m’arrête. Ik ben al aan het nadenken over mijn volgende show. Een musical waarin ik niet meer alleen op het podium sta, waardoor ik me kan bevrijden van het megalomane karakter van Marie s’infiltre en een werk met meer nederigheid kan brengen.

Marie S'Infiltre