1h22 avec Sylvain Goldberg

Writer // Boris Rodesch - Photography // Michel Verpoorten

À la fois acteur, doubleur, producteur expérimenté, réalisateur, compositeur reconnu et entrepreneur,
Sylvain Goldberg met ses talents pluridisciplinaires au service de la création. Nous le rejoignons dans sa ville d’adoption, à Paris, chez Zag Animation Studios.  Boris Rodesch a pris le Thalys avec Sylvain Goldberg.



Si tu devais définir le lien entre tes différentes activités professionnelles ?

Tout est lié, mais la musique est absolument prépondérante. Même si je ne peux pas m’empêcher de souffler dans les voiles d’un bon projet, d’aider un ami producteur, auteur ou réalisateur en lui apportant mes conseils, en faisant les bonnes connexions pour que des projets voient le jour. In fine, ce qui lie toutes ces activités, c’est l’amour de raconter des histoires et mon envie de partager des émotions.



Plus jeune, Paris, ça évoquait quoi pour toi ?

La famille… Mes parents et ma grande sœur sont nés à Paris. Ils ont déménagé à Bruxelles en 1962, où mon frère et moi sommes nés.



Ton plus beau cadeau, gamin ?

Que le destin ait mis sur ma route un vieux piano désaccordé chez mes parents. Étant un adolescent timide avec les filles, la musique est vite devenue mon moyen de communication, les notes ont remplacé les mots.



Revenons sur ta formation : tu rejoins le Conservatoire royal de Bruxelles en 1988, où tu t’inscris en art dramatique…

Comme je n’avais pas fini mes humanités, j’y suis entré en bénéficiant d’une dérogation. Le système scolaire ne me convenait pas, mais j’adorais apprendre. En tant qu’autodidacte, je préférais apprendre tout seul dans les bibliothèques. J’ai finalement fait une exception en m’inscrivant au Conservatoire. En parallèle, pour gagner ma vie, je jouais déjà de la musique dans des pianos-bars et j’ai commencé à faire des doublages pour des films.



Ton objectif était-il de devenir comédien ?

Non, je tenais surtout à raconter des histoires. Si le fait de jouer et d’interpréter un texte était jubilatoire, j’ai vite compris qu’il y avait, autour de moi, de meilleurs serviteurs de Shakespeare et Molière… Je ne me sentais pas légitime par rapport à tous ces jeunes acteurs talentueux en devenir. Désirant être plus utile à mes contemporains, j’ai soutenu un groupe d’amis qui avait écrit une pièce de théâtre, en allant chercher les moyens nécessaires pour la concrétiser. La pièce, intitulée Gosses de merde, pour laquelle j’ai aussi composé la musique, s’est finalement jouée aux Tréteaux de Bruxelles. C’était ma première expérience en production.



Toujours au Conservatoire, tu crées New Frontier Films, ta première entreprise qui sera à la fois ta société de management personnel et ton outil de production et d’édition musicale.

Exactement. En 1991, j’ai aussi lancé une société, Made in Europe, spécialisée dans le doublage pour des séries de fiction, des films et des dessins animés. J’ai ainsi été la voix de Fantasio dans Spirou & Fantasio, mais aussi celle du petit frère de Brad Pitt dans Légendes d’Automne — qui, pour l’anecdote, était joué par Henry Thomas, l’acteur américain qui interprétait Elliott dans le film E.T. — et j’ai aussi doublé John Cusack dans Coups de feu sur Broadway, réalisé par Woody Allen. Le doublage m’amusait fort et si j’avais des journées de 48 heures, je continuerais volontiers. Mais comme choisir, c’est renoncer, j’ai préféré céder mes parts de Made in Europe pour lancer une première société de production, puis une deuxième qui allait devenir, en 2006, Nexus Factory.



Très vite, la Ville lumière devient donc un passage obligé professionnellement ?

Lorsque j’ai lancé la société de doublage Made in Europe, ce service n’existait pas encore de façon très structurée en Belgique. Nous devions donc aller chercher des contrats et des films en France.



Le lancement de tes boîtes de production te permet, lui aussi, de tisser tes premiers liens avec la France, en développant ton sens de la stratégie commerciale ?

Le fil conducteur de mon activité de producteur était, déjà à l’époque, de mettre en contact les bonnes personnes et les bons projets, au bon endroit et au bon moment. J’ai toujours été attiré par le côté artistique, j’aime faire valoir les talents qui me font confiance et les projets dans lesquels je crois. Je suis ce qu’on appelle un producteur artistique avant tout.



Si tu devais définir la production artistique ?

J’en reviens à cet impératif de vouloir raconter des histoires. Selon moi, la principale mission du producteur artistique est de fédérer une équipe autour d’une idée pour que l’histoire puisse voir le jour sur un écran.



C’est quoi la valeur ajoutée de Sylvain Goldberg dans le domaine de la production ?

Mon enthousiasme, ma franchise et ma capacité à fédérer les gens pour leur donner l’envie de travailler ensemble dans une même direction.



La notion de networking est donc essentielle… Quel serait ton conseil à ceux qui voudraient constituer un solide réseau ?

Il faut aller vers les autres, savoir les écouter et les comprendre, être curieux pour mieux cerner leurs besoins et pouvoir complémentariser les compétences de chacun. En ce moment, j’ai beaucoup plus envie de te poser cent questions pour apprendre à te connaître que de te répondre…



Tu as déjà initié, développé, produit ou coproduit plus de 130 longs–métrages, séries TV, documentaires ou séries d’animation… Quel a été le premier film où tu t’es dit : « Ça y est, je suis producteur » ?

Le film s’appelait Alive (2004) et comme par hasard, il mêlait déjà la musique et le cinéma. C’était une comédie musicale à la française. J’ai coproduit ce film entièrement tourné à Bruxelles. La bande originale était composée par Maxime Nucci, devenu depuis un artiste incontournable, compositeur et producteur de musique.



Près de vingt ans plus tard, as-tu une ligne de conduite en tant que producteur ?

Vouloir toujours associer les bons projets aux bonnes personnes. Des projets qui doivent, en outre, véhiculer des valeurs humaines profondes qui rapprochent les gens.



Nous avions rendez-vous dans les bureaux de Zag Entertainment, une entreprise spécialisée dans les franchises de divertissement pour les enfants et la famille, notamment connue pour avoir produit la série animée Miraculous Ladybug… Quel est ton lien avec son fondateur et PDG, Jérémy Zag ?

J’ai cette grande chance de l’avoir comme frère de cœur. Nous avions entre autres coproduit la série d’animation Sammy & co, en 2014. Grâce notamment au succès hallucinant de la série Miraculous Ladybug, les studios Zag Animation se sont imposés comme la référence mondiale indépendante dans la production de contenu pour enfants, et je suis très heureux de faire partie du board. Récemment, Jérémy a voulu s’ouvrir à la production de films documentaires premiums et internationaux — avec une ligne éditoriale inspirante tournée vers l’humanisme et la découverte de soi — en lançant Zag Life, une toute nouvelle division de Zag Entertainment que j’ai le privilège de diriger. Le premier film documentaire développé par Zag Life mettra très prochainement en lumière le parcours extraordinaire de Dean Schneider. Lorsque je suis parti vivre à Los Angeles, peu avant le Covid, j’ai travaillé pendant près d’un an aux côtés de Jérémy. Je participais aux séances de travail du film de Ladybug (sortie prévue en juillet), qu’il a écrit et réalisé, et pour lequel il a aussi composé les musiques originales et les chansons ! Il travaille déjà sur son prochain film d’animation, Melody, pour lequel la chanteuse américaine Katy Perry a accepté de prêter sa voix à l’héroïne. Elle participera aussi à la création de certaines chansons aux côtés de Jérémy. Pour conclure sur Jérémy Zag, c’est un vrai génie, un visionnaire qui se situe quelque part entre Walt Disney, Steven Spielberg, Steve Jobs et Elon Musk.



Si l’on regarde ta filmographie comme compositeur de bandes originales, il y a des films aussi différents que Dead Man Talking, Fleur de tonnerre, Tout le monde debout, Champagne ou, plus récemment, Rumba la vie… Cocomposer des musiques qui soient toujours au service du film, c’est aussi la meilleure façon de ne pas être coincé dans un style en particulier ?

Ça me permet en effet de passer d’un monde à l’autre et ça demande aussi de comprendre les sentiments que veulent faire passer les réalisateurs, l’idée étant à chaque fois de les aider à sortir le maximum d’émotion. J’aime ce partage dans la création, je me nourris de ce travail à plusieurs mains. Mes diverses collaborations me permettent d’aborder tous les styles musicaux possibles.



Au niveau de ta routine de travail lorsque tu composes une BO, es-tu plus inspiré par la vision des images ou par la lecture du scénario ?

Si j’ai le choix, je privilégie la lecture des scénarios. Mais ça dépend du timing. Nous sommes souvent appelés à la fin du processus de production, notre travail commence alors à partir du montage images. Actuellement, je planche sur le générique d’une future série pour laquelle j’ai juste lu le script du pilote. J’ai composé deux thèmes que je vais décliner dans différentes humeurs.



Quelles sont les principales contraintes dans la composition d’une BO ?

Puisque nous arrivons le plus souvent au bout de la chaine, inévitablement, on manque bien souvent de temps.



Pour les films Tout le monde en parle et Rumba la vie, le réalisateur — ton ami Franck Dubosc — t’a choisi pour composer les BO. Enchainer les musiques de film avec un même réalisateur, c’est forcément appréciable ?

C’est magnifique, c’est un gain de temps énorme. C’est aussi une aide précieuse au niveau du capital confiance. Il y a une complicité et une souplesse qui s’installent dans le processus de travail.



As-tu des inspirations particulières en termes de bandes originales ?

Je suis un tel consommateur de musiques de film… Et comme je me dois d’écouter tous les styles de musique, j’ai tellement de références de BO en tête, je ne pourrais pas t’en citer une. Disons que je suis naturellement fan des grands noms de la profession : Nino Rota, John Williams, Hans Zimmer, Ennio Morricone…



Selon toi, une bonne bande-son peut-elle sauver un mauvais film ?

Disons qu’une bonne BO peut peut-être contribuer à limiter les dégâts. En tout cas, il n’existe pas de bons films sans une musique appropriée.



Es-tu touché par les critiques négatives que peut recevoir un film pour lequel tu as cocomposé la bande-son ?

Un film c’est une aventure collective autour de laquelle nous avons tous vécu de grandes émotions en équipe, et rien ne pourra remplacer ces moments féériques qui sont gravés dans nos souvenirs. Après, le succès d’un film est une équation savante dont nous ne maitrisons pas les paramètres. Lorsqu’un film ne touche pas les gens, je partage évidemment la déception de toute l’équipe.



Quelle serait la première qualité requise pour composer une belle BO ?

Un film est toujours porté par un metteur en scène et c’est ma mission de l’écouter, de le comprendre, de ressentir ce qu’il veut faire et de fusionner avec lui pour pouvoir mettre les bonnes notes sur ces intentions. Il ne faut donc jamais se mettre en avant, une musique de film doit pouvoir sublimer l’histoire sans jamais prendre le dessus sur les images.



Quel est l’aspect le plus satisfaisant de ton métier de compositeur ?

Il n’y a rien qui m’émeut plus que de découvrir un orchestre jouer ce qu’on a imaginé… C’est, une nouvelle fois, la notion de partage qui domine.



Ce que tu préfères dans tes divers métiers ?

J’aime les artistes, j’aime les créateurs et j’aime surtout trouver le meilleur chemin pour que des histoires inspirantes et porteuses de valeurs humaines puissent toucher le cœur des gens. Si je peux en plus y contribuer par mes contacts, mes conseils artistiques, mon accompagnement de producteur et mes créations musicales, alors j’ai tout gagné.


Que ce soit comme compositeur ou producteur, tu restes dans l’ombre : c’est une position qui te plait ?

Ça ne me déplait pas ni ne me crée de frustration. Je me réjouis bien plus de contribuer à mettre, à ma modeste échelle, quelqu’un en lumière que d’être moi-même mis en avant. J’ai horreur de parler de moi, c’est peut-être pour ça que je ne suis pas devenu comédien (rires).



Au-delà de tes compositions musicales, écris-tu parfois des textes pour des chansons ?

J’ai coécrit, avec Jérémy Zag, les textes des chansons du spectacle musical Miraculous Ladybug. Nous allons continuer à écrire ensemble.

(NDLR : Ils ont par exemple coécrit les paroles de la chanson Ce mur qui nous sépare. Cette chanson emblématique de la série Miraculous Ladybug a déjà engrangé près de 70 millions de vues sur YouTube. On la retrouve aussi dans la bande-son du spectacle Miraculous.)



Es-tu animé par un rêve de compositeur ?

Mon rêve est simple, de ne jamais m’arrêter de créer de la musique, de continuer à enchaîner les expériences avec des personnes inspirantes…



Considères-tu tes BO comme ta propre musique, au même titre qu’un album personnel ?

Pour le coup, c’est très clair, lorsque je compose au service d’un metteur en scène, je tente de traduire au mieux sa vision. Cette collaboration collective devient émulation et source de création, tandis que mes projets propres constituent, eux, une thérapie profonde (rires).



Tu es occupé sur la préparation d’un premier album piano solo, qui proposera une série de compositions originales personnelles jouées par le pianiste et compositeur Jérémy Hababou.

Nous avons déjà enregistré huit morceaux, sa sortie est prévue prochainement. Je suis aussi occupé à travailler sur un album soul-funk avec le compositeur belge Guy Waku, très connu dans le milieu de la musique en Belgique. Il a un sens du groove unique ! Je l’avais déjà invité à chanter sur la chanson Better than Superman, qu’on retrouve dans la BO du film Tout le monde debout de Franck Dubosc. Si j’ai plutôt un style assez romantique et lyrique, j’aime explorer d’autres genres musicaux, c’est pour cela que j’apprécie tant les collaborations avec mon ami Matteo Locasciulli et d’autres compositeurs avec lesquels j’ai travaillé.



La composition était-elle une obsession ou elle s’est imposée à toi par hasard ?

C’était un rêve que je n’osais pas assumer. Plus jeune, j’ai écrit des chansons et des musiques pour Maurane, nous avons composé ensemble plusieurs chansons présentes sur ses albums. Par la suite, j’ai découvert la force de la musique à l’image, en produisant le film de Patrick Ridremont Dead Man Talking (sorti en 2012), où je me suis offert le luxe de composer la BO avec Matthieu Gonet et Michel Duprez. Travailler avec d’autres artistes m’aide à me sentir plus légitime.



Nous arrivons à la gare du Midi… Pour conclure, si tu devais choisir une personnalité avec laquelle être bloquée dans le Thalys ?

Jacques Brel, il a été essentiel à ma vie, mais on ne va pas entamer une psychanalyse…

1 UUR 22 MET Sylvain Goldberg.

Acteur, stemacteur, ervaren producent, regisseur, gerenommeerd componist en ondernemer ... Sylvain Goldberg zet zijn multidisciplinaire talenten in op creatief gebied. We ontmoeten hem in zijn adoptiestad Parijs, in de Zag Animation Studios. Boris Rodesch heeft samen met Sylvain Goldberg de Thalys teruggenomen.



Hoe zou je de relatie tussen je verschillende professionele werkzaamheden definiëren?

Alles is met elkaar verbonden, maar de muziek overheerst absoluut. Ook al kan ik het niet laten om me te bemoeien met een goed project, een bevriende producent, schrijver of regisseur te adviseren of de juiste connecties aan te knopen om projecten van de grond te krijgen. Wat al deze werkzaamheden uiteindelijk verbindt, is de liefde voor het vertellen van verhalen en mijn verlangen om emoties te delen.



Wat betekende Parijs voor jou toen je jonger was?

Familie… Mijn ouders en oudere zus zijn in Parijs geboren. In 1962 zijn ze naar Brussel verhuisd waar mijn broer en ik zijn geboren.



Wat was het mooiste cadeau dat je als jongetje gekregen hebt?

Dat het lot een oude, ontstemde piano naar het huis van mijn ouders bracht. Als puber was ik erg verlegen met meisjes en muziek werd al snel mijn manier van communiceren, de noten vervingen de woorden.



Laten we het hebben over je opleiding. In 1988 ging je naar het Koninklijk Conservatorium Brussel, waar je je inschreef voor drama ...

Omdat ik mijn HBO opleiding niet had afgemaakt, kon ik starten met een dispensatie. Het schoolsysteem paste niet bij mij, maar ik hield ervan om iets nieuws te leren. Als autodidact leerde ik liever op mezelf in bibliotheken. Uiteindelijk maakte ik hierop een uitzondering en schreef ik me in op het Conservatorium. Om in mijn levensonderhoud te voorzien speelde ik tegelijkertijd muziek in pianobars en begon ik films te dubben.


Was het je doel om acteur te worden?

Nee, ik wilde vooral verhalen vertellen. Hoewel ik het acteren en vertolken van een tekst geweldig vond, besefte ik al snel dat anderen om me heen beter geschikt waren om Shakespeare en Molière eer aan te doen ... Ik voelde me niet legitiem in vergelijking met al die jonge getalenteerde acteurs in wording. Omdat ik meer wilde betekenen voor mijn tijdgenoten, hielp ik een vriendengroep met het realiseren van een door hun geschreven toneelstuk door te zorgen voor de nodige middelen. Het stuk, Gosses de merde, waarvoor ik ook de muziek componeerde, werd uiteindelijk opgevoerd in Tréteaux de Bruxelles. Het was mijn eerste productie-ervaring.



Nog op het Conservatorium richtte je New Frontier Films op, je eerste bedrijf dat zowel je persoonlijke managementbedrijf als je productiebedrijf en muziekuitgeverij zou worden.

Dat klopt. In 1991 richtte ik ook Made in Europe op, een bedrijf gespecialiseerd in het dubben van fictieseries, films en tekenfilms. Zo was ik de stem van Kwabbernoot in Robbedoes & Kwabbernoot, en van het broertje van Brad Pitt in Legends of the Fall. Leuk om te weten is dat deze rol gespeeld werd door Henry Thomas, de Amerikaanse acteur die Elliott speelde in de film E.T. En ik heb ook John Cusack gedubt in Woody Allen’s Bullets over Broadway. Ik had veel plezier in het dubben en als een dag uit 48 uur zou bestaan, zou ik er graag mee zijn doorgegaan. Maar aangezien kiezen opgeven betekent, koos ik ervoor mijn aandelen in Made in Europe te verkopen om mijn eerste productiebedrijf te starten, en vervolgens een tweede dat in 2006 Nexus Factory zou worden.



Dus de Lichtstad werd al snel een verplichte halte professioneel gezien?

Toen ik het dubbing bedrijf Made in Europe begon, bestond deze dienst in België nog niet in gestructureerde vorm. Dus moesten we op zoek naar contracten en films in Frankrijk.



Mede dankzij de lancering van je productiebedrijven kreeg je je eerste connecties met Frankrijk, ontwikkelde je hier je gevoel voor verkoopstrategie?

Toen was de rode draad in mijn werk als producent al het samenbrengen van de juiste mensen en de juiste projecten op de juiste plaats op het juiste moment. Ik heb me altijd aangetrokken gevoeld tot de artistieke kant, ik promoot graag de talenten die ik vertrouw en de projecten waarin ik geloof. Bovenal ben ik wat je noemt een artistiek producent.



Hoe zou je de artistieke productie definiëren?

Dan kom ik weer terug op de drang die ik voel om verhalen te vertellen. Naar mijn mening is de belangrijkste taak van de artistiek producent een team aan boord krijgen voor een idee zodat het verhaal op het scherm tot leven wordt gebracht.



Wat is de toegevoegde waarde van Sylvain Goldberg op het gebied van productie?

Mijn enthousiasme, mijn openhartigheid en mijn vermogen om mensen samen te brengen en ervoor te zorgen dat ze in dezelfde richting willen samenwerken.


Netwerken is dus essentieel ... Wat is je advies aan degenen die een sterk netwerk willen opbouwen?

Je moet anderen benaderen, weten hoe je moet luisteren en hen moet begrijpen, nieuwsgierig zijn om hun behoeften beter te begrijpen en elkaars vaardigheden kunnen aanvullen. Op dit moment stel ik liever jou honderd vragen om je beter te leren kennen dan dat ik jouw vragen beantwoord ...



Je hebt al meer dan 130 speelfilms, tv-series, documentaires en animatieseries bedacht, ontwikkeld, geproduceerd of gecoproduceerd ... Wat was de eerste film waarbij je tegen jezelf zei: “Yes, nu ben ik een producent”?

Dat was de film Alive (2004) die toevallig al muziek en film combineerde. Het was een musical naar Frans voorbeeld. Ik was coproducent van deze film die in zijn geheel in Brussel is opgenomen. De soundtrack werd gecomponeerd door Maxime Nucci, die sindsdien een belangrijke artiest, componist en muziekproducent is geworden.



Heb je nu, bijna twintig jaar later, een leidraad als producent?

Altijd de juiste projecten willen koppelen aan de juiste mensen. Projecten die o.a. diepe menselijke waarden moeten uitdragen die mensen bij elkaar brengen.


We ontmoetten elkaar op het kantoor van Zag Entertainment, een bedrijf gespecialiseerd in de franchising van kinder- en familie-entertainment en vooral bekend van de productie van de animatieserie Miraculous Ladybug ... Wat is jouw relatie met de oprichter en CEO, Jérémy Zag?

Ik ben bevoorrecht hem mijn brother from another mother te mogen noemen. We hebben onder andere in 2014 samen de animatieserie Sammy & co geproduceerd. Mede dankzij het overweldigende succes van de serie Miraculous Ladybug heeft Zag Animation Studios zich wereldwijd gevestigd als onafhankelijke producent van kinderprogramma’s, en ik ben blij dat ik deel uitmaak van de raad van bestuur. Onlangs heeft Jérémy Zag Life gelanceerd, speciaal voor premium en internationale documentaire filmproductie, met een inspirerende redactionele lijn gericht op humanisme en zelfontdekking. Een gloednieuwe divisie van Zag Entertainment en ik heb het voorrecht hier leiding aan te mogen geven. De eerste door Zag Life ontwikkelde documentaire zal binnenkort het buitengewone levensverhaal van Dean Schneider in beeld brengen. Toen ik kort voor Covid naar Los Angeles verhuisde, heb ik bijna een jaar met Jérémy samengewerkt. Ik was aanwezig bij de werksessies voor de film Ladybug (die in juli uitkomt), door hem geschreven en geregisseerd, en waarvoor hij ook de originele muziek en liedjes heeft gecomponeerd! Hij werkt al aan zijn volgende animatiefilm, Melody, waarvoor de Amerikaanse zangeres Katy Perry heeft toegezegd haar stem te lenen aan de heldin. Zij zal samen met Jérémy ook een aantal liedjes schrijven. Het laatste wat ik nog wil zeggen over Jérémy Zag is dat hij echt een genie is, een visionair die het midden houdt tussen Walt Disney, Steven Spielberg, Steve Jobs en Elon Musk.



Als we kijken naar je filmografie als soundtrackcomponist, verschillen de films van Dead Man Talking, Fleur de tonnerre, Tout le monde debout tot Champagne en, meer recent, Rumba la vie ... Is het componeren van muziek die altijd in dienst staat van de film ook de beste manier om niet vast te zitten in een bepaalde stijl?

Het maakt het mogelijk om van de ene wereld naar de andere over te schakelen en waarbij ik ook de gevoelens moet begrijpen die de regisseurs willen overbrengen. Ik wil hen helpen het maximale aan emotie eruit te halen. Ik hou ervan om samen iets te creëren, ik krijg energie van het samenwerken aan een project. Door mijn medewerking aan verschillende projecten kom ik in aanraking met alle mogelijke muziekstijlen.


Word je bij het componeren van een soundtrack meer geïnspireerd door het zien van de beelden of door het lezen van het script?

Als ik de keuze heb, dan geef ik de voorkeur aan het lezen van het script. Maar dat hangt af van de timing. Wij worden vaak ingeschakeld aan het einde van het productieproces, zodat ons werk begint op het moment dat de beelden gemonteerd worden. Momenteel werk ik aan de tune van een toekomstige serie waarvoor ik net het pilot script heb gelezen. Ik heb twee nummers gecomponeerd die ik met verschillende stemmingen ga opnemen.


Wat zijn de belangrijkste beperkingen bij het componeren van een soundtrack?

Aangezien wij meestal pas aan het einde van het proces in actie komen, is er vaak tijdgebrek.


Voor de films Tout le monde en parle en Rumba la vie koos de regisseur en tevens jouw vriend Franck Dubosc voor jou om de soundtracks te componeren. Is het leuk om de muziek te componeren voor films die dezelfde regisseur hebben?

Dat is niet alleen geweldig maar ook een enorme tijdsbesparing. En ook op het vlak van vertrouwen is dit enorm waardevol. Er is sprake van een verstandhouding en een flow die deel wordt van het werkproces.


Heb je bepaalde inspiratiebronnen op het gebied van soundtracks?

Ik ben een grote liefhebber van filmmuziek ... En omdat ik het aan mezelf verplicht ben om naar alle muziekstijlen te luisteren, heb ik zoveel soundtrackreferenties in mijn hoofd, dat ik er niet één zou kunnen noemen. Laten we zeggen dat ik natuurlijk fan ben van de grote namen in het vak: Nino Rota, John Williams, Hans Zimmer, Ennio Morricone …


Kan een goede soundtrack volgens jou een slechte film redden?

Laten we zeggen dat een goede soundtrack misschien kan helpen om de schade te beperken. In ieder geval bestaat er geen goede film zonder passende muziek.


Word je geraakt door de negatieve kritieken die een film waarvoor je de soundtrack mede hebt gecomponeerd kan krijgen?

Een film is een gezamenlijk avontuur waarbij we als team allemaal grote emoties hebben beleefd, en niets kan deze magische momenten wegnemen die in ons geheugen gegrift staan. Daarna is het succes van een film een geleerde vergelijking waarvan wij de parameters niet beheersen. Als een film mensen niet raakt, deel ik natuurlijk de teleurstelling van het hele team.


Wat is de eerste vereiste kwaliteit om een mooie soundtrack te componeren?

Een film wordt altijd gedragen door een regisseur en het is mijn missie naar hem te luisteren, hem te begrijpen, aan te voelen wat hij wil doen en één te worden met hem om de juiste noten voor die intenties te vinden. Filmmuziek mag nooit overheersend zijn, de soundtrack moet het verhaal kunnen versterken zonder belangrijker te worden dan de beelden.


Wat is het meest bevredigende aspect van componist zijn?

Niets ontroert me meer dan te ontdekken dat een orkest speelt zoals je het voor ogen had ... Nogmaals, het is het idee van delen dat overheerst.


Waar hou je het meeste van in je verschillende werkzaamheden?

Ik hou van de artiesten, ik hou van de makers en ik vind het vooral geweldig om de beste manier te vinden om inspirerende verhalen met menselijke waarden de harten van de mensen te laten raken. Als ik ook nog kan bijdragen met mijn netwerk, mijn artistiek advies, mijn steun als producent en mijn muzikale creaties, dan heb ik niets meer te wensen.


Of het nu als componist of producent is, je blijft altijd in de schaduw: is dat een positie die je bevalt?

Ik vind het niet erg en raak er niet gefrustreerd van. Op mijn bescheiden manier help ik veel liever iemand in de schijnwerpers te zetten dan dat ik zelf in de schijnwerpers sta. Ik hou er niet van om over mezelf te praten, misschien ben ik daarom wel geen acteur geworden (lacht).


Naast je muzikale composities, schrijf je soms ook teksten voor liedjes?

Samen met Jérémy Zag heb ik de teksten van de liedjes voor de musical Miraculous Ladybug geschreven. En we gaan verder met samen schrijven. (NVDR: Ze hebben bijvoorbeeld samen de tekst van het liedje Ce mur qui nous sépare geschreven. Dit bekende liedje uit de serie Miraculous Ladybug is op YouTube al bijna 70 miljoen keer bekeken. Het staat ook op de soundtrack van de show Miraculous).


Droom je ervan om componist te worden?

Mijn droom is simpel: nooit stoppen met muziek maken en ervaringen blijven opdoen met inspirerende mensen ...


Beschouw je jouw soundtracks als je eigen muziek, net als een persoonlijk album?

Het is heel duidelijk dat als ik voor een regisseur componeer, het zijn visie is die ik zo goed mogelijk probeer te vertalen. Deze collectieve samenwerking wordt een emulatie en een bron van creatie, terwijl mijn eigen projecten een diepgaande therapie zijn (lacht).


Je bent bezig met je eerste solo piano album, dat een reeks originele persoonlijke composities zal bevatten, gespeeld door pianist en componist Jérémy Hababou.

We hebben al acht stukken opgenomen en het album komt binnenkort uit. Ik ben ook bezig met een soul-funk album met de Belgische componist Guy Waku, die erg bekend is in de Belgische muziekscene. Hij heeft een uniek gevoel voor groove! Ik had hem al gevraagd om het nummer Better than Superman te zingen, dat te vinden is op de soundtrack van de film Tout le monde debout van Franck Dubosc. Hoewel ik een nogal romantische en lyrische stijl heb, verken ik graag andere muzikale genres. Daarom vind ik de samenwerkingen ook zo leuk met mijn vriend Matteo Locasciulli en andere componisten met wie ik heb gewerkt.


Was componeren een obsessie of kwam het toevallig op je pad?

Het was een droom die ik niet aandurfde. Toen ik jonger was, schreef ik liedjes en muziek voor Maurane, en we hebben samen verschillende liedjes gecomponeerd die op haar albums staan. Later ontdekte ik de kracht van muziek in films, bij het produceren van de film Dead Man Talking van Patrick Ridremont (uitgebracht in 2012) waar ik de luxe had om de soundtrack te componeren met Matthieu Gonet en Michel Duprez. Werken met andere artiesten helpt me om me legitiemer te voelen.


We rijden het station Brussel-Zuid binnen ... Als je zou moeten kiezen, met welke persoonlijkheid zou je vast willen zitten in de Thalys?

Jacques Brel, hij was erg belangrijk in mijn leven, maar we gaan geen psychoanalyse beginnen ...

Sylvain Goldberg
www.newff.eu

www.thalys.com